Le ministère de la Défense du Japon n’a pas confirmé dans l’immédiat ce passage, alors que le détroit de Taïwan a été emprunté ces dernières semaines par des bâtiments des marines américaine, canadienne ou encore allemande.
Des navires de guerre des Etats-Unis et du Canada ont traversé à plusieurs reprises ces derniers mois le détroit de Taïwan, enjeu géopolitique majeur, ce qui avait conduit l’armée chinoise à se déclarer en « état d’alerte ».
Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a aussi confirmé, mi-septembre, que la frégate Baden-Württemberg, ainsi qu’un navire de ravitaillement qui l’accompagne, se dirigeaient vers le détroit ou le traversaient.
Le Japon est un allié clé des Etats-Unis dans la région, et fait partie de l’alliance Quad, un groupe considéré comme un rempart contre la Chine, qui réunit aussi l’Inde et l’Australie.
Ce premier passage d’un navire japonais de guerre dans le détroit intervient un mois après la condamnation par Tokyo de l’intrusion d’un avion militaire chinois dans son espace aérien, dénonçant « une violation grave » de sa souveraineté.
Le quotidien Yomiuri Shimbun, citant des sources gouvernementales anonymes, a déclaré que le Premier ministre Fumio Kishida avait donné l’ordre d’agir, craignant que le fait de ne rien faire après l’action chinoise n’encourage Pékin à s’affirmer davantage.
Mi-septembre, un porte-avions et deux autres navires de guerre chinois ont également navigué entre les îles japonaises de Yonaguni et Iriomote, près de Taïwan.
Taïwan fait face à des pressions militaires et politiques accrues de la Chine, qui revendique l’île comme faisant partie de son territoire.
Le Japon, résolument pacifiste depuis des décennies, a augmenté ses dépenses de défense, en se dotant de capacités de « contre-attaque » et en assouplissant les règles sur les exportations d’armes.
Les navires japonais et chinois ont été impliqués par le passé dans des incidents concernant des zones contestées, en particulier les îles Senkaku en mer de Chine orientale, aussi appelées Diaoyu par Pékin.