« Le vol a été parfait », s’est félicité Alain Thébault après une demi-heure d’essais au petit matin entre musée d’Orsay et tour Eiffel, avec multiples virages ou arrêts improvisés pour laisser passer des canards.
Le bateau blanc, encore un prototype et donc découvert sans « bulle » protectrice, a navigué à une vitesse oscillant entre les 12 et 18 km/h avec quatre passagers à son bord, un moyen de tester le centre de gravité, la stabilité en vol, le décollage ou le passage des bateaux dans son sillage.
Ces Sea Bubbles reprennent le principe de l’hydroptère inventé par Alain Thébault. Des « foils », sorte d’arcs en fibre de verre, sont immergés et permettent de couper les vagues, en maintenant le bateau hors de l’eau.
La coque de l’embarcation, qui fonctionne sur batteries électriques, « vole » alors à quelque 50 cm au-dessus de l’eau.
« Ca fonctionne comme les ailes d’un avion dans l’air et à une certaine vitesse, le Bubble se soulève », a précisé l’inventeur. « On diminue ainsi la résistance à l’avancement de 40% par rapport à un bateau sur l’eau », dit-il.
« C’est à la fois un avion parce qu’on a des ailes dans l’eau, un bateau parce qu’on est posé à l’arrêt et une voiture parce qu’on veut transporter les passagers dans le plus grand confort », a-t-il ajouté.
« C’est silencieux, c’est confortable, c’est ludique », s’est félicité la maire de Paris, en imaginant un service de bateaux-taxis qui pourrait ainsi opérer sur la Seine.
« Ca peut aller très vite si on trouve des opérateurs », dit-elle. « On peut l’imaginer dans les quatre ans. Mais je ne fixe pas de limite de temps », a-t-elle ajouté.
Un exemplaire de cette « voiture qui vole sur l’eau », comme l’appelle son équipe de concepteurs, est actuellement exposé au salon Vivatech à Paris, jusqu’au 17 juin, porte de Versailles.