Vers minuit et demi, sur la plage de Valras, cité balnéaire très fréquentée par les touristes en été, c’est un passant qui a alerté les pompiers. Appuyés par les services techniques de la mairie, ceux-ci ont aussi installé un balisage de protection autour du nid.
« C’est une plage urbaine. Nous avons fait un périmètre clos de 50 mètres de diamètre autour du nid, avec interdiction de passage. Pendant deux mois, il n’y aura aucun passage à cet endroit de la plage, pour tous les services y compris de secours », a expliqué à l’AFP Olivier Sébastien, directeur des services techniques de Valras-Plage.
« C’est la première fois que l’on trouve un nid à cet endroit, mais cela ne veut pas dire que ces tortues, courantes en Méditerranée, ne viennent jamais. Elle est probablement née sur cette même plage il y a vingt ou trente ans, puisque ces tortues viennent pondre là où elles sont nées », a détaillé l’une des responsables du CESTMed (Centre d’étude et de sauvegarde des tortues marines de Méditerranée), Cindy Capdet, venue dans la journée observer et protéger le nid.
« Ce qui est rare, c’est d’assister à la ponte et de pouvoir ensuite protéger le nid. Si personne n’était passé à cet endroit à ce moment précis, la tortue serait partie sans que personne n’ait connaissance de la présence de ce nid sous le sable », a-t-elle ajouté.
La période d’incubation des oeufs de tortues Caouanne est d’environ deux mois. Durant ce laps de temps, cette partie de la plage sera donc préservée de tout passage.
« Nous avons demandé à la mairie de ne pas faire passer d’engins sur la plage, afin de ne pas provoquer de vibrations dans le nid qui casseraient le développement de l’oeuf », a précisé Cindy Capdet.
Une caméra de surveillance a été installée devant le nid. La température de ce dernier est également contrôlée puisque celle-ci doit osciller « entre 24 et 34 degrés » sous le sable. « Si les nuits devenaient trop fraîches, nous envisagerons de déplacer le nid », a prévenu la responsable du CESTMed.
La tortue Caouanne, également appelée Caretta Caretta, peut dépasser un mètre de long. Elle pond généralement sur les plages de Méditerranée centrale et orientale, plutôt en Grèce, en Tunisie ou encore en Italie.
Mais l’Observatoire des tortues marines de France métropolitaine a noté une activité de reproduction plus régulière depuis 2016 pour cette espèce protégée,. Un phénomène qui serait dû à l’augmentation de la température de surface en Méditerranée française.
Des nids de tortues marines ont ainsi été observés à Fréjus, dans le Var, en 2020 ou encore en 2018 à Villeneuve-lès-Maguelone, dans l’Hérault, a rappelé le CESTMed à l’AFP.