USA: à J-5 des coupes automatiques, démocrates et républicains s’accusent

“Elles vont entrer en vigueur parce que les républicains ont choisi de les faire entrer en vigueur”, a dit Dan Pfeiffer, proche conseiller de Barack Obama, lors d’une conférence téléphonique dominicale avec des journalistes.

Mais “avec un petit peu de compromis et de bon sens, on pourrait les éviter”, a-t-il plaidé, en disant espérer un accord de dernière minute au Congrès cette semaine.

A l’inverse, le républicain John McCain a reproché à Barack Obama de laisser s’envenimer le débat et de ne pas s’impliquer dans les négociations.

“Le président devrait être en train de nous convoquer quelque part, à Camp David, à la Maison Blanche, n’importe où, pour qu’on essaie d’éviter ces réductions”, a-t-il déclaré sur CNN dimanche.

Les coupes automatiques sont traitées de “stupides” par bon nombre de responsables et d’élus car, à part certains programmes immunisés, toutes les lignes budgétaires seront rabotées de façon uniforme: l’agence de protection de l’environnement autant que l’éducation ou le contrôle aérien.

Ce remède, voté au Congrès par les deux partis en août 2011, visait à inscrire dans le marbre une réduction forcée du déficit public, à moins que démocrates et républicains ne s’accordent sur un plan alternatif plus “intelligent”.

Tous les ministères doivent trouver environ 5% d’économies par rapport à leur budget initial de l’exercice fiscal 2013, et 8% pour la défense.

Le président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, Mike Rogers, a demandé dimanche que les agences gouvernementales puissent avoir de la “flexibilité” dans la répartition des coupes, de façon à préserver les fonctions les plus importantes.

“Il y a une grande différence entre un marin du porte-avions Eisenhower dans la Méditerranée et une coordinatrice voyages de l’agence de l’environnement. On ne peut pas traiter tout le monde de la même façon”, a-t-il jugé sur la chaîne ABC, en avertissant que des opérations de renseignement risquaient d’être ralenties ou arrêtées.

Seul un accord au Congrès peut permettre de reporter ou annuler les coupes, même après la date-butoir de vendredi, puisque les réductions s’étaleront sur plusieurs mois.

A partir de lundi, les démocrates du Sénat vont débattre d’un plan prévoyant des hausses d’impôts pour les millionnaires, ce que les républicains refusent.

Certains affirment même que Barack Obama exagère les risques liés aux coupes automatiques et que celles-ci sont le seul moyen d’engranger une réduction des dépenses.

“C’est une fausse crise, elle a été créée de toute pièce”, a lancé le sénateur Tom Coburn sur Fox News dimanche.

Pariant que l’opinion publique forcera les républicains à accepter le plan de secours des démocrates, la Maison Blanche a publié à destination des médias locaux son estimation du nombre d’emplois menacés, catégorie par catégorie et Etat par Etat.

La brusque baisse des dépenses publiques coûtera environ 0.6 point de croissance en 2013, selon l’estimation de référence du Bureau du budget du Congrès américain (CBO).

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