Des barricades de pneus et palettes empêchaient dimanche en fin de journée l’accès au terminal à conteneurs du port de Fort-de-France depuis 08H00 (12H00 GMT) en bloquant l’unique voie accessible aux poids lourds vers le terminal portuaire de la Pointe des Grives.
Les manifestants répondaient à l’appel du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC).
« La seule satisfaction que nous aurons, c’est quand il y aura des prix abordables et respectables et qui permettent à toutes les personnes qui vivent dans les Outre-mer d’avoir un meilleur pouvoir d’achat », a déclaré à l’AFP Aude Goussard, trésorière du RPPRAC.
Depuis le 1er juillet, le collectif a adressé « une injonction » aux acteurs de la grande distribution martiniquaise, les sommant d’aligner leurs prix sur ceux pratiqués dans les commerces de métropole. Un ultimatum avait été fixé à ce 1er septembre.
« Tant qu’on nous demandera de payer une bouteille d’eau plus de 300% plus cher pour la même marque, dans la même enseigne, on continuera », a prévenu Aude Goussard.
Le rendez-vous initial avait été donné à 07H00 ce dimanche devant un centre commercial de Fort-de-France. C’est à cette occasion que les responsables du collectif ont annoncé l’arrestation de Rodrigue Petitot, surnommé Le R, président du RPPRAC, tôt ce dimanche matin.
« Les prix, c’est n’importe quoi et en plus on arrête ceux qui osent dire haut et fort ce qui ne va pas », a lancé un manifestant en colère, préférant conserver l’anonymat.
L’homme d’une trentaine d’années a été interpellé près d’un dépôt de bus où des dégradations et une tentative de vol ont été constatées par les forces de l’ordre, a indiqué une source policière. Porteur d’une cagoule lors de son arrestation, il a été placé en garde à vue, selon la même source.
Vêtus de rouge, les manifestants ont alors pris à pied la direction du port, distant d’environ 4 kilomètres.
« Il me semble légitime de la part des Martiniquaises et des Martiniquais de se mobiliser pour une cause juste qui est celle de la baisse du coût de la vie », a commenté Béatrice Bellay, députée et secrétaire générale de la Fédération socialiste de Martinique, présente devant le port de Fort-de-France.
Selon une étude de l’Insee en 2022, les prix alimentaires étaient 40% plus élevés en Martinique que dans l’Hexagone.