« Il manque moins de 14 millions de dollars pour arriver aux 80 millions visés et commencer l’opération d’urgence afin de transférer le pétrole du Safer vers un navire sûr », a expliqué Russell Geekie, conseil du coordinateur de l’ONU pour le Yémen, lors du briefing régulier de l’organisation internationale à Genève.
« L’opération ne peut pas être mise en oeuvre sans que nous ayons reçu les fonds nécessaires a mis en garde M. Geekie, expliquant que sur les 66 millions déjà promis par différents donateurs, seuls dix millions avaient pour l’instant été déboursés, alors que le navire peut se briser ou exploser « à tout instant ».
« Les courants et vents violents entre octobre et décembre font encore augmenter le risque d’un désastre et si nous n’agissons pas le navire va se briser et la catastrophe se produira. Ce n’est qu’une question de temps », a insisté M. Geekie.
La marée noire éventuelle pourrait être la 5ème plus grave provoquée par un tanker, a-t-il affirmé, estimant que « les opérations de nettoyage seules coûteraient 20 milliards de dollars ».
En prenant en compte la 2eme phase, qui prévoit le remplacement du FSO Safer par une solution sûre et durable, le coût total est estimé à 144 millions de dollars. L’ONU s’est engagé de continuer à tenter de réduire le coût total.
Le pétrolier FSO Safer, ancré au large du port stratégique de Hodeida (ouest), contient l’équivalent d’un peu plus d’un million de barils et risque à tout moment de se briser, d’exploser ou de prendre feu, selon des experts.
Vieux d’environ 45 ans, le pétrolier qui sert de terminal flottant de stockage et de déchargement n’a pas été entretenu depuis 2015 alors que le Yémen est plongé dans l’une des pires crises humanitaires au monde en raison de la guerre qui oppose le pouvoir aux rebelles Houthis qui contrôlent le port de Hodeida.
Selon l’ONU, le Safer contient quatre fois la quantité de l’Exxon Valdez, le pétrolier qui a provoqué en 1989 l’une des plus grandes catastrophes environnementales de l’histoire des Etats-Unis.
L’ONG environnementale Greenpeace a appelé les pays arabes à agir « avant qu’il ne soit trop tard ». Selon elle, le pétrolier menace non seulement « la population du Yémen et des pays voisins » mais aussi « les écosystèmes fragiles de la région, notamment la biodiversité unique de la mer Rouge ».
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