Naval Group a annoncé hier la mise sur cale de la première Frégate de Défense et d’Intervention (FDI) commandée par la Direction Générale de l’Armement. C’est la première d’une série de cinq navires qui seront livrés entre 2024 et 2030. Les FDI formeront l’ossature des futures capacités offensives surfacières de la Marine Nationale.
La mise sur cale a eu lieu à Lorient. C’est ici que débute l’assemblage du navire qui sera livré à la Marine en 2024. Il se nommera Amiral Ronarc’h. Du nom du chef d’État Major de la Marine entre 1919 et 1920 et figure de la grande guerre
Pour Pierre Pommellet, PDG de Naval Group, il s’agit d’un « jalon majeur » dans la production de ces navires qui permettront à la Marine Nationale « d’assurer la supériorité de l’information et de l’engagement ainsi que la capacité à durer à la mer des forces navales qui en seront dotées ».
Navire Polyvalent
Les FDI sont des frégates de 1er rang. Elles sont donc polyvalentes et capables de répondre à un spectre étendu de menaces : aériennes (AA), sous-marines (ASM) surfacières (AN) et les opérations spéciales. Compactes, elles entrent dans la catégorie des navires de moyen tonnages avec un déplacement de 4500 tonnes. Elles se situent donc à un échelon intermédiaire par rapport aux FREMM (6000 tonnes).
Dans cette optique leur arsenal est en conséquence, avec 8 missiles Exocet MM40 B3C pour la lutte anti-navires, ainsi que 32 silos verticaux (missiles Aster 15 et 30) pour une défense anti-aérienne de courte et moyenne portée (1 à 120 km de portée et jusqu’à 20 km d’altitude). Selon certaines sources, il existe cependant encore un flou sur le nombre exact de silos (pour les FDI françaises) qui pourrait être de 16. Les défenses anti-aériennes seront complétées par l’intégration du radar Seafire, de Thalès, à antenne active. Ces radars permettent une surveillance aérienne et maritime de longue distance tout assurant la conduite de tir des missiles AA. Une protection efficace et complète, notamment dans le cadre d’opérations en environnement complexe, de type haute-intensité.
Les FDI disposent également de deux bi-tubes lances-torpilles ASM (MU90) et d’une artillerie principale (76 mm) et secondaire (20 mm téléopéré). Enfin la frégate emportera le futur hélicoptère interarmées léger (H160M Guépard) et un drone tactique de 700 kg : potentiellement le drone VTOL VSR 700, développé par Airbus Helicopters.
Les navires seront également dotés de capacités de commandement&contrôle (C2), dédiées à la lutte contre les menaces asymétriques : notamment les menaces aériennes et de surfaces de petite taille proches. En outre, ils disposent de deux embarcations de commandos.
Les plus grosses innovations sont cependant d’ordre numérique. Les FDI font en effet partie des premiers navires nativement protégés contre les menaces Cyber. De plus, elles seront dotées d’une architecture numérique ouverte et adaptative, capable d’assurer le traitement des données sur l’ensemble du spectre des engagements opérationnels.
Exportations
L’annonce de la mise sur cale de la FDI française est quasi-simultanée avec celle de la signature du contrat avec la Grèce. Naval Group fournira donc bien trois FDI à Athènes, dans le cadre du partenariat stratégique qui unit la France et la Grèce. Ce qui conférera une forte interopérabilité à leur deux marines dans le cas d’un engagement aéronaval, par exemple en méditerranée.
Il s’agit d’une victoire pour Naval Group qui démontre une fois de plus sa capacité de résilience et son attractivité. Cela malgré la tentative, une fois de plus, de Washington, de préempter le contrat avec Athènes.