Lionel Péan remporte, en temps réel, à bord de SFS II, les 900 nautiques de Saint-Tropez by SFS

Le record établi l’an passé par Lionel à bord de l’autre VOR 70, SFS premier du nom, n’est certes pas battu (3 jours, 8 heures et 2 minutes), mais la performance est au rendez-vous pour un voilier qui, il y a quelques semaines encore, servait de bateau d’entrainement aux Etats Unis sous les couleurs du Team SCA. Non seulement Péan et toute l’équipe du Groupe SFS sont parvenus à s’aligner au départ de cette première classique de la saison, mais le bateau à peine apprivoisé s’impose en temps réel, tout en démontrant déjà une partie de son fabuleux potentiel.

Un départ et une arrivée tonitruantes

Cette 6ème édition des 900 Nautiques de Saint-Tropez by SFS aura, et c’est le moins que l’on puisse dire, revêtu des atours les plus contrastés, offrant aux 12 voiliers engagés tout le panel des allures et des conditions de mer et de vent typiques de la Méditerranée en ce début de printemps. Le départ donné samedi 21 mars sous le Portalet jetait d’emblée voiliers et navigateurs sans la moindre transition dans le vif du sujet, avec ce tonique flux d’est connu pour lever une belle houle et secouer durement les organismes. Les conditions de portant favorisaient en revanche une descente ultra rapide vers Minorque, l’île nord des Baléares, que SFS II atteignait peu après 8 heures dimanche matin.

Débutait alors la longue et, avouons-le, pénible traversée en direction du sud de la Sardaigne, placée sous le signe des orages et d’une terrible instabilité météo. La vitesse du VOR 70 tombait en milieu de nuit à moins de deux noeuds, et l’équipage s’échinait à trouver sous la pluie les combinaisons de voilure les plus adaptées à un vent en perpétuelle modification de force comme de direction. Ce n’est qu’à l’aube de lundi que SFS II se déhalait enfin, et franchissait la marque de passage du Cap Carbonara, au sud est de Cagliari. Le temps gris qui baignait l’est de la Sardaigne n’entamait en rien la bonne humeur du bord ; le vent calé au sud sud est tournait en se renforçant sur l’arrière du bateau qui ne cessait d’accélérer pour gagner cette fois sur un tempo record le nord de la Corse et l’ultime marque de passage mouillée à quelques 127 milles de l’arrivée. Bien en jambes et de plus en plus à l’aise dans la maîtrise de leur nouvelle monture, Péan et ses équipiers lâchaient les chevaux lors d’un sprint ultime qui voyait le grand monocoque débouler à 17 noeuds de moyenne vers la baie de Saint-Tropez.

Le temps de la découverte

Lionel Péan peut ce matin se féliciter d’avoir en tous points atteint ses objectifs. « Nous sommes partis avec pour mot d’ordre la découverte en course de notre voilier acquis voici 5 semaines à peine » raconte le skipper de SFS II. « Avec une seule petite semaine d’entrainement dans les jambes, nous n’étions pas en capacité de tirer la quintessence du bateau. Il nous fallait réussir notre prise en main, en trouvant les bons réglages et les bons équilibres. C’est ce que nous nous sommes attachés à faire dans des conditions météos peu propices à l’établissement d’un record, mais qui auront en revanche permis de multiplier les combinaisons de voiles, et de découvrir l’extraordinaire potentiel du bateau.» L’ex Puma Mar Mostro s’affirme en effet particulièrement agréable à la barre, et très à l’aise dans le clapot Méditerranéen. « Il semble plus léger » confirme Lionel, « moins humide, avec un bon passage dans la houle, et une ergonomie très intéressante qui facilite les déplacements de l’équipage et du matériel. »

La SNIM déjà en ligne de mire

Dans l’attente des résultats définitifs en temps compensé de ces 900 Nautiques de Saint-Tropez by SFS – les 10 voiliers encore en course se débattaient toujours à l’heure où SFS II franchissait la ligne d’arrivée, avec les petits airs de la baie de Cagliari – Lionel Péan peut avec sérénité envisager la suite d’une longue et intense saison. La SNIM s’annonce déjà (3 avril prochain) et dans l’intervalle, tout l’équipage va s’attacher à améliorer les mille et un détails constatés en mer. Si l’exercice de régates à la journée sera à Marseille tout autre, les acquis de ces quatre jours d’intenses navigations hauturières constituent une avancée significative vers une prise en main totale d’une fabuleuse machine de course.

 

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