A l’occasion de son premier discours devant les parlementaires, la Première ministre Theresa May a défendu le renouvellement du programme nucléaire, qu’elle a qualifié d' »assurance ultime » pour la sécurité du pays.
« Il est impossible de dire avec certitude qu’aucune menace extrême n’émergera dans les 30 ou 40 prochaines années, menaçant notre sécurité et notre mode de vie », a fait valoir Theresa May, après l’ouverture du débat parlementaire peu après 15H00 GMT.
Pressée par un député écossais du SNP de dire si elle était prête à utiliser une arme qui pourrait tuer 100.000 personnes, Theresa May a répondu « oui ».
« Tout l’intérêt d’un système dissuasif est que nos ennemis sachent que nous sommes prêts à l’utiliser », a-t-elle ajouté.
« Nous devons envoyer le message sans équivoque à tout adversaire que le coût d’une attaque contre le Royaume-Uni ou nos alliés sera toujours beaucoup plus grand que tout ce qu’il pourrait espérer gagner d’une telle attaque », a-t-elle encore dit.
Le vote, prévu dans la soirée, devrait être remporté sans difficulté, les conservateurs ayant la majorité au Parlement et une partie du Parti travailliste y étant favorable malgré les positions pacifistes de son leader Jeremy Corbyn.
« Je ne prendrais pas une décision qui tuera des millions d’innocents. Je ne crois pas que la menace de meurtres de masse soit un moyen légitime de mener les relations internationales », a déclaré lundi Jeremy Corbyn.
Le chef du Labour, en butte à une fronde d’une majorité des députés travaillistes depuis que les Britanniques ont voté pour quitter l’Union européenne le 23 juin, a cependant décidé de les laisser voter comme ils l’entendent sur ce dossier.
Plusieurs d’entre eux ont confirmé, lors des débats, leur intention de soutenir le renouvellement des sous-marins nucléaires lors de ce vote.
Le Royaume-Uni est l’une des trois nations de l’OTAN possédant l’arme nucléaire avec la France et les Etats-Unis.
La flotte nucléaire vieillissante est basée à Faslane, dans l’ouest de l’Écosse. Elle doit être remplacée par des submersibles « Successor », pour une entrée en service au début des années 2030.
Un des quatre sous-marins britanniques est en permanence en mission quelque part dans le monde, deux sont au port prêts à partir et le quatrième est en maintenance.
En février, plusieurs dizaines de milliers de manifestants avaient défilé à Londres pour protester contre le renouvellement du programme Trident, à l’appel de mouvements anti-nucléaires.
Lundi, la Campagne pour le désarmement nucléaire a affirmé que le programme Trident allait en réalité coûter 205 milliards de livres du fait des coûts associés au programme. Jeremy Corbyn a lui évoqué le chiffre de 179 milliards de livres.