Le commissaire européen en charge de la pêche Karmenu Vella, qui avait proposé des réductions drastiques pour la pêche au cabillaud « dont les stocks se détériorent rapidement », a annoncé le visage fermé que les quotas seraient finalement inférieurs de 56% (5.597 tonnes) pour le cabillaud occidental. La Commission avait proposé une baisse de 88% après prise en compte des avis scientifiques.
La baisse sera de 25% pour le cabillaud (30.857 tonnes), contre -39% proposés.
L’UE s’est donnée pour objectif de gérer ses stocks de poissons par des plans pluri-annuels et de limites de capture annuelles, réparties entre Etats membres selon des quotas nationaux. Elle se fixe un objectif de rendement maximum durable (RMD), volume de capture qui peut être prélevé sur un stock donné tout en maintenant la taille du stock.
« Après avoir écouté les arguments des Etats membres, et les impacts sur les différentes flottes, en particulier la flotte artisanale, j’ai accepté une réduction plus basse qui reste toutefois bien au-dessous de la limite fixée dans les avis scientifiques », a expliqué M. Vellu lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion qui se tenait à Luxembourg.
Le commissaire a insisté que ces baisses limitées dans les quotas devaient s’accompagner d’autres mesures afin de « protéger cette espèce vulnérable », en particulier la régulation de la pêche récréative, qui pour la première fois sera limitée à 5 prises par jour, ainsi que la fermeture des pêcheries pendant une période de 8 semaines pour permettre la reproduction. Pendant cette même période, la pêche récréative sera limitée à trois prises journalières.
En ce qui concerne le hareng du golfe de Riga, les quotas seront réduits de 11% (31.074 tonnes), contre -21% proposés.
Les discussions, dont la fin était initialement prévue vers 20H00, se sont prolongées jusqu’en deuxième partie de soirée. Le ministre allemand Christian Schmidt avait dès son arrivée lundi matin à Luxembourg déclaré que les propositions de la Commission sur le cabillaud n’étaient « pas réalistes ».
Le conseil a par ailleurs décidé d’une augmentation des quotas de hareng central (+8%) et de hareng du golfe de Botnie (+17%). Les pêcheurs pourront également remonter plus de sprat (+29%) et autant de saumon du bassin principal.
La plie bénéficiera de la plus forte hausse des taux de capture (+95% à 7.862 tonnes).
Le saumon du golfe de Finlande voit en revanche reculer ses quotas de 20%.
L’ONG Pew a immédiatement dénoncé des décisions en désaccord avec le plan pluriannuel de pêche pour la Baltique récemment adopté par les institutions européennes.
« Non seulement ces décisions sont mauvaises pour les stocks de poissons de la Baltique et les pêcheurs qui en dépendent, elles sont encore plus dommageables pour la future gestion des pêcheries et le processus de décision européen, envoyant un message clair au Parlement européen que le conseil enfreindra la législation négociée avec les eurodéputés », a déploré Andrew Clayton, le directeur de l’organisation.