Le navire tunisien, l’Ulysse, a effectué « ses premières manoeuvres pour procéder à la désincarcération » du porte-conteneur chypriote, CLS Virginia. « Il a, pour cela, mis ses moteurs en arrière, mais sans permettre d’évolution significative de la situation », indique la préfecture maritime dans un communiqué.
« Les navires Jason et Abeille Flandre ont alors utilisé leur puissance de traction pour tenter d’aider le mouvement » mais « cette action n’a pas permis d’évolution de la situation », a-t-elle ajouté.
Lundi soir, le ministre de la Transition écologique François de Rugy avait affirmé, après avoir survolé en hélicoptère la zone, que « la première priorité » était « de désincarcérer les deux bateaux », en qualifiant la manoeuvre de « totalement inédite » avec « presque dix mètres de la proue du navire roulier (…) qui est venue s’encastrer dans la coque du porte-conteneur ».
« Des experts mandatés par les armateurs ainsi que ceux mandatés par le préfet maritime (Société SMIT, Groupement de plongeurs démineurs de la Marine nationale (Toulon) et bataillon des marins-pompiers de Marseille) sont en cours de déploiement sur zone » et « étudieront d’autres modes d’actions pour les jours à venir », indique la préfecture maritime.
La nappe de 600 tonnes de fioul de propulsion qui s’est échappée du porte-conteneur, « s’étend actuellement sur 25 kilomètres répartie en 7 tronçons discontinus », précise la même source, assurant que « les actions de lutte contre la pollution » se « poursuivent activement » avec la présence de sept navires français, italiens et de l’Agence européenne de la Mer.
« Sur zone, la mer est peu agitée (mer 3, vagues de 0,50m à 1,25m) et le vent souffle vers l’ouest pour une moyenne de 20km/h », ajoute la préfecture.
La collision a eu lieu à proximité des limites du Parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate en Méditerranée. Une enquête a été ouverte par le procureur de Marseille Xavier Tarabeux, compétent au titre du pôle maritime du tribunal de grande instance de Marseille, pour « pollution consécutive à un accident maritime » et confiée à la gendarmerie maritime. Lundi soir, M. Rugy a dénoncé le comportement « totalement anormal » du navire tunisien, jugeant qu’il est « évident qu’il n’y a pas eu la veille à la barre du navire roulier » qui aurait, selon lui, permis d’éviter la collision.