« L’Egypte et la France ont signé un contrat pour la fourniture de 30 avions Rafale », a indiqué le communiqué égyptien quelques heures après la révélation de ce contrat par le média d’investigation français Disclose.
L’achat se fera via un prêt sur dix ans, ajoute l’armée égyptienne dans son communiqué, sans autre précision.
Le Caire est l’un des plus gros clients de l’industrie française d’armement. L’Egypte avait été en 2015 le premier pays étranger à acheter des Rafale, avec une commande de 24 avions de combat.
Les ventes d’armes à l’Egypte se sont considérablement renforcées après l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi en 2014, essentiellement entre 2014 et 2016 à la faveur de la vente de Rafale, d’une frégate, de quatre corvettes et de deux porte-hélicoptères Mistral.
La vente annoncée cette semaine confirme le succès à l’exportation, tardif mais réel, de l’avion de combat français. Egalement commandé par le Qatar (36) et par l’Inde (36), il a été vendu en janvier à la Grèce à 18 exemplaires, dont douze d’occasion.
Selon les détails dévoilés par Disclose lundi, la France et l’Egypte ont conclu le 26 avril un contrat d’un montant de 3,95 milliards d’euros, comprenant la vente de trente avions de chasse Rafale, ainsi que deux autres contrats au bénéfice du missilier MBDA et de Safran Electronics et Defense.
Disclose a également indiqué que les versements de l’Egypte se feraient « principalement à crédit » et que Le Caire avait « obtenu un prêt garanti par la France à hauteur de 85% ».
Selon le média d’investigation, « le Trésor public s’est porté caution auprès de plusieurs établissements bancaires français » –Crédit agricole, Société générale, BNP Paribas et CIC– pour permettre le prêt.
M. Sissi a été reçu en décembre 2020 à Paris. Une visite décriée par des organisations de défense des droits humains qui accusent régulièrement l’Egypte de bafouer les libertés individuelles et de limiter notamment la liberté d’expression.
Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Sissi en 2014, l’Etat égyptien mène une répression féroce contre toute forme d’opposition, religieuse ou libérale.
Mais le président français Emmanuel Macron a refusé en décembre de conditionner la question des droits humains au partenariat stratégique entre Paris et Le Caire, tout en plaidant pour une « ouverture démocratique » et « une société civile active ».
Les importations égyptiennes d’armements français se sont élevées à 7,7 milliards d’euros entre 2010 et 2019, faisant du Caire le quatrième pays client de la France en matière d’armements, selon le rapport annuel au Parlement français.
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