La jeune Allemande avait accosté en force fin juin 2019 avec une quarantaine de migrants à bord du Sea-Watch 3 dans la petite île de Lampedusa et elle avait été accusée d’avoir tenté une manoeuvre dangereuse contre la vedette des douanes qui voulait l’empêcher d’entrer au port.
Elle avait été placée aux arrêts domiciliaires et présentée quelques jours plus tard à un juge qui avait décidé de la libérer, estimant que la jeune femme avait fait simplement son devoir en sauvant des vies humaines.
Carola Rackete avait ignoré le veto imposé par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Matteo Salvini, chef du parti d’extrême droite de la Ligue, dans le cadre de sa politique des « ports fermés » destinée à endiguer le flux d’immigration clandestine sur les côtes italiennes.
Mercredi, l’affaire contre Rackete, qui est devenue une héroïne de la gauche italienne, a finalement été classée, a déclaré à l’AFP un porte-parole de Sea Watch Italie.
« Avec l’abandon de l’enquête sur Carola Rackete, le juge d’Agrigente », en Sicile, « a reconnu la nécessité de sauver des vies humaines », a assuré l’un de ses avocats, Salvatore Tesoriero, à l’agence de presse Adnkronos.
L’Italie est l’un des principaux points d’entrée pour les migrants en provenance d’Afrique du Nord, essentiellement de Tunisie et de Libye.
Plus de 13.000 sont arrivés sur ses côtes depuis le début de l’année, a indiqué mercredi la ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese avant une visite à Tunis jeudi avec la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson.
M. Salvini, qui avait estimé à l’époque que la libération de Carola Rackete était « une honte », doit en revanche lui-même être jugé en septembre à Palerme pour enlèvement et abus de pouvoir pour avoir refusé de laisser 164 migrants descendre du navire de sauvetage Open Arms pendant six jours en août 2019.