L’accord de pêche UE-Maroc validé par le Parlement européen

Cet accord, qui doit encore être ratifié par le Parlement marocain, va permettre à 126 navires battant pavillon de 11 pays européens -en grande majorité espagnols- de pêcher dans les eaux du Maroc pendant les quatre prochaines années.

Il prévoit en contrepartie, selon les sources, un paiement annuel de 30 à 40 millions d’euros par l’UE, dont 14 millions pour soutenir le développement du secteur de la pêche au Maroc.

Le précédent accord avait été dénoncé fin 2011 par le Parlement européen, certaines députés considérant qu’il ne prenait pas assez en compte les intérêts de la population du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc qui compte plus d’un millier de km de côtes.

Cette décision avait entraîné une crise entre le royaume et l’UE, auprès de laquelle le Maroc est le seul à disposer d’un statut avancé.

Rabat avait immédiatement demandé aux bateaux de pêche européens de quitter ses eaux territoriales. Madrid avait de son côté demandé une « compensation » financière à l’UE tandis que des centaines de pêcheurs avaient manifesté dans le sud de l’Espagne contre ce blocage.

Dans un communiqué transmis à l’agence MAP, le ministère marocain des Affaires étrangères s’est félicité du nouvel accord, estimant qu’il ouvrait « des perspectives larges et prometteuses pour le renforcement de ses relations avec plusieurs de ses partenaires européens ainsi que pour le développement du secteur halieutique ».

« Le nouveau protocole est avantageux pour les deux parties et répond de façon directe aux préoccupations exprimées par le PE en 2011, sur les plans économique, écologique et social, c’est à dire sur l’impact pour les populations dans les zones de pêche », a pour sa part déclaré à l’AFP l’ambassadeur de l’UE au Maroc, Rupert Joy.

Le week-end dernier, une manifestation de quelques dizaines de personnes qui protestaient contre la perspective de cet accord a été dispersée par la force à Laâyoune, la principale ville du Sahara, selon une ONG marocaine et des témoins.

Mardi, la « représentation européenne » du Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, a dénoncé un accord « contraire aux principes du droit international » qui, « s’il est mis en oeuvre, déstabilisera une situation déjà explosive dans la région ».

En 2000, le Conseil de sécurité s’était penché sur la question de la légalité internationale de l’exploitation des ressources du Sahara, concluant que toute démarche ne devait être « entreprise au mépris des intérêts et de la volonté de la population ».

Les 11 Etats membres concernés par l’accord de pêche sont l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la France, l’Allemagne, la Lituanie, la Lettonie, les Pays-Bas, l’Irlande, la Pologne et le Royaume-Uni.

Le Maroc et l’UE sont par ailleurs en pourparlers autour d’un Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca). Les discussions autour de ce « chantier majeur » ont débuté en avril, et « nous espérons avoir le troisième round de négociations prochainement », a fait valoir M. Joy.

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