Des milliers de Rohingyas, pour la plupart musulmans, persécutés en Birmanie, leur pays d’origine à majorité bouddhiste, risquent leur vie dans des voyages en mer longs et coûteux – souvent sur des bateaux en mauvais état – pour tenter d’atteindre la Malaisie ou l’Indonésie.
Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a lancé samedi un appel urgent, appelant les pays voisins « à déployer rapidement toutes leurs capacités de recherche et de sauvetage en réponse aux navires en détresse signalés avec des centaines de Rohingyas à bord risquant de périr ».
L’agence a déclaré que les deux bateaux surpeuplés, tombés en panne de moteur, « dérivaient désormais (…) en mer d’Andaman ».
Les deux bateaux transportent environ 400 passagers, a indiqué le HCR qui s’inquiète d’une possible pénurie de nourriture et d’eau, ajoutant « qu’il existe un risque important de décès dans les prochains jours si les personnes ne sont pas secourues et débarquées en lieu sûr ».
L’emplacement précis des navires est inconnu. On ignore aussi quand et d’où ils sont partis.
Les camps de réfugiés au Bangladesh abritent environ un million de Rohingyas, dont beaucoup ont fui la Birmanie voisine après la répression militaire de 2017.
Malgré les risques, les conditions de vie misérables dans les camps surpeuplés poussent de nombreuses personnes à fuir par la mer.
L’appel du HCR survient tandis que le nombre de voyages vers la province d’Aceh, la plus occidentale de l’Indonésie, est en recrudescence avec plus de 1.000 arrivées depuis la mi-novembre, soit la plus grande vague depuis la répression de 2017.
Plus de 3.500 Rohingyas auraient tenté le voyage risqué vers les pays d’Asie du Sud-Est en 2022, selon le HCR. Près de 350 Rohingyas sont morts ou portés disparus l’année dernière pendant qu’ils tentaient des traversées maritimes dangereuses, estime l’ONU.