Ary Chalus (ex-Renaissance), 62 ans, écope également d’une interdiction de diriger une association pendant trois ans et de 25.000 euros d’amendes, a indiqué le tribunal de Basse-Terre.
Les peines prononcées sont plus sévères que les réquisitions du procureur de la République, qui avait demandé un an de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende contre le dirigeant régional.
Son avocat, Christophe Samper, a indiqué à l’AFP qu’il allait faire appel.
Ary Chalus avait remporté l’élection avec 57% des voix, devant son adversaire socialiste Victorin Lurel.
L’enquête avait été initialement ouverte contre Lucette Michaux-Chevry, ancienne présidente de l’agglomération du Sud Basse-Terre décédée en septembre 2021. Elle était soupçonnée d’avoir fait embaucher de nombreuses personnes par la collectivité pour mener, sur cette zone de l’archipel guadeloupéen, la campagne de M. Chalus.
Les investigations avaient mené jusqu’à plusieurs dizaines de factures liées à la campagne pour un montant total de plus de 160.000 euros, adressées à une association dont M. Chalus était le président.
Le tribunal a finalement retenu une somme d’un peu moins de 60.000 euros, précisant manquer de preuves, notamment de factures, pour le reste.
Durant les auditions, M. Chalus s’était dit « étonné » et avait répété ne pas avoir été informé de la tenue des comptes de campagne. Son avocat avait, lui, dénoncé un « coup politique ».
Quatre ex-collaborateurs du président de région comparaissaient à ses côtés, dont le trésorier de l’association d’Ary Chalus, Dominique Descombes, qui a été condamné à neuf mois d’emprisonnement avec sursis et deux ans d’inéligibilité et ne fera pas appel.
D’autres peines allant de trois à six mois d’emprisonnement avec sursis ont été prononcées à l’encontre de deux autres prévenus. Un seul, Fred Madinécouty, accusé d’avoir détourné les fonds de la communauté d’agglomération du Sud Basse-Terre, a été relaxé.
Les parties civiles, dont la fédération guadeloupéenne du Parti socialiste, n’ont pas encore réagi à cette décision.