L’offre de Brookfield était déjà confrontée aux objections du régulateur australien.
Le consortium emmené par le groupe australien de logistique Qube, coté à Sydney, compte également le fonds d’investissement du Canada Pension Plan (CPPIB) et le fonds Global Infrastructure Partners.
Il a annoncé vendredi l’acquisition de 19,99% d’Asciano et fait part de son intention de démembrer l’opérateur portuaire et ferroviaire australien. Une participation évaluée à 1,7 milliard de dollars australiens (un milliard d’euros).
Cette acquisition est susceptible de bloquer l’offre de Brookfield qui, si elle se concrétisait, serait l’acquisition la plus importante de l’hisoire australienne dans le secteur de la logistique.
« Qube s’est impliqué dans cette transaction pour pouvoir prendre part à la décision sur le contrôle des terminaux australiens d’Asciano », a annoncé dans un communiqué Qube, qui s’est notamment montré intéressé par l’activité de terminaux à containers d’Asciano.
Qube a également fait savoir qu’il « ne soutenait pas l’offre de Brookfield et n’avait pas l’intention de voter en sa faveur ».
Le rachat d’Asciano par Brookfield pour 8,9 milliards de dollars australiens (5,6 milliards d’euros) s’était déjà heurté mi-octobre aux objections du régulateur australien quant à son impact sur les conditions de concurrence dans les Etats du Queensland et d’Australie-Occidentale.
Brookfield est désormais « dans une position très, très difficile quant à la façon dont peut se faire l’accord et à ce qu’il sera, dans l’hypothèse où un accord peut encore être trouvé », a déclaré à l’AFP Evan Lucas, analyste chez IG.
Les investisseurs ont en tout cas salué l’initiative de Qube, dont l’action a terminé la séance vendredi sur une progression de 4,09%, quand celle d’Asciano bondissait de 8,47%.
Pour M. Lucas, Qube, qui gère également des installations portuaires australiennes, vise les terminaux à containers d’Asciano pour se renforcer face à ses concurrents comme Toll Holdings, qui a récemment été repris par Japan Post Holdings.
Dans le même temps, ses partenaires canadiens pourraient être intéressés par les actifs ferroviaires d’Asciano, qui constituent les deux tiers de son activité.
« Il y a une probabilité qu’ils démembrent Asciano. Les Canadiens prendraient le rail et Qube les ports », a dit M. Lucas. « Qube n’a pas les fonds pour une reprise de l’ensemble. »
Le régulateur australien doit rendre le 17 décembre sa décision finale sur l’offre de Brookfield.