Alors que l’épuisement des deux retenues collinaires de Mayotte a été un temps craint par les autorités, la réserve de Combani (centre) est remplie à 9,9% et celle de Dzoumogné (nord) à 22%, selon un rapport de consommation établi lundi par la préfecture de Mamoudzou.
La semaine précédente, leurs niveaux étaient respectivement de 5,1% et 15%.
Après un mois de novembre « proche des normales de saison » en termes de pluviométrie, « début décembre a été plutôt bien pluvieux (…) ce qui a permis d’entamer la recharge des deux retenues collinaires », a affirmé à l’AFP l’antenne Météo France de Mayotte.
L’archipel est encore en régime d’intersaison, période caractérisée par « des pluies intermittentes avec des grains d’orage » et qui sépare la saison sèche de la saison des pluies.
« La saison des pluies à proprement parler vient avec le +kashkazi+, qui est un flux de mousson orienté nord-ouest. Il est en train de progressivement s’installer et on commencera à avoir les effets sur Mayotte à partir de début janvier », a précisé Météo France.
Mayotte connaît une pénurie d’eau historique, liée à une sécheresse exceptionnelle ainsi qu’à un manque ancien d’investissements et d’infrastructures. Conséquence, la préfecture du département le plus pauvre de France a imposé plusieurs séries de restrictions, qui privent encore aujourd’hui les habitants d’eau courante deux jours sur trois.
Le gouvernement assure une distribution de bouteilles d’eau à la population, des travaux d’urgence ayant par ailleurs permis à l’usine de dessalement de l’archipel d’atteindre sa capacité maximale de production après des années de fonctionnement au ralenti et de réparer plusieurs centaines de kilomètres de canalisations, touchées par des fuites récurrentes.
Malgré les récentes pluies, aucune date d’un éventuel assouplissement des coupures d’eau n’est avancée alors que le niveau de remplissage des retenues, l’an passé à la même époque, était de 55% à Combani et 35% à Dzoumogné.
Jeudi soir, l’agence régionale de santé (ARS) a par ailleurs confirmé l’interdiction de la consommation d’eau dans plusieurs villages du sud-est de Mayotte, en raison de « présence de plomb dans l’eau traitée au-delà du seuil d’alerte », selon un communiqué.