S’exprimant devant les membres de l’OMC, la Nigériane, qui a pris ses fonctions début mars, leur a demandé de redoubler d’efforts pour qu’un « texte suffisamment complet et clair » puisse être présenté courant juillet aux ministres lors d’une réunion en ligne.
« Il faut conclure en juillet », a-t-elle déclaré.
« Nous devons donner la priorité à ces négociations au cours de ces quelques mois, y compris tard le soir et le week-end si nécessaire », a-t-elle insisté.
Les diplomates ont déjà multiplié les réunions ces derniers mois, mais le projet de texte – encore confidentiel – qui est sur la table comprend encore de nombreuses parenthèses, selon plusieurs sources proches du dossier.
Conclure un accord s’annonce d’ores et déjà compliqué, les décisions étant prises par consensus entre tous les 164 membres de l’organisation basée à Genève.
Les membres de l’OMC n’ont pas réussi à honorer la date limite de fin 2020 dictée par l’ONU pour conclure un accord sur l’interdiction des subventions à la pêche qui contribuent à la surpêche, et la nouvelle cheffe de l’organisation a fait de ce dossier une de ses priorités.
« Notre travail consiste à protéger les poissons et à protéger les millions de pêcheurs, qui dépendent directement des poissons. Ces deux éléments ne s’excluent pas mutuellement », a souligné Mme Okonjo-Iweala mercredi.
Ces négociations visent à éliminer les subventions qui contribuent à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et à interdire certaines formes de subventions. L’ONU demande également un traitement spécial et différencié des pays les moins avancés mais aussi des pays en développement.
Cette dernière exigence n’est pas du goût de ceux qui soulignent que la Chine, qui est dans la catégorie des pays en développement à l’OMC, possède l’une des plus grandes flottes de pêche.
Le président du groupe de négociation sur les aides à la pêche, l’ambassadeur colombien Santiago Wills, a pour sa part indiqué mercredi qu’il y a « trois questions clés » qui requièrent une « attention de plus haut niveau afin de faire des progrès pour dégager un consensus ».
Ces sujets concernent la manière de traiter les subventions à la pêche artisanale ou aux activités de pêche menées par des personnes à faible revenu et les subventions qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, ainsi que l’établissement d’une procédure régulière pour déterminer quels sont les cas de pêche illégale, non déclarée et non réglementée, a-t-il expliqué en conférence de presse.