« Malgré les efforts et les moyens conséquents déployés au niveau communautaire, nous n’atteignons pas les objectifs que nous nous sommes fixés en matière de lutte contre l’érosion de la biodiversité », a déclaré Bérangère Abba, en clôture de la conférence organisée, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, sur les zones Natura 2000.
Le réseau Natura 2000 a été instauré par la directive européenne de 1992 sur la faune et la flore et complété en 2009 par la directive sur les oiseaux. Il regroupe un ensemble de sites naturels, terrestres et marins, reliés entre eux par des couloirs écologiques, ayant pour objectif de préserver les espèces et milieux menacés ou caractéristiques au niveau européen, tout en tenant compte des activités humaines.
Le réseau couvre près de 27.000 sites dans l’Union européenne, dont 1.756 en France métropolitaine (le réseau ne couvre pas les Drom-Com), représentant 13% de la surface de l’Hexagone, et 36% de la surface maritime, selon le ministère de la Transition écologique.
A l’issue de deux jours d’échanges ayant rassemblé experts et ministres au Parlement européen, Bérangère Abba a dressé « le constat qu’il nous fallait accélérer, être plus ambitieux sur ces dispositifs de préservation de la biodiversité au niveau européen, au regard de nos expériences nationales et des défis à l’oeuvre ».
En conclusion de la conférence, les 27 pays membres ont adopté une déclaration d’intention, baptisée « Déclaration de Strasbourg », qui distingue trois « principes clés »: le renforcement de la législation européenne existante, la réduction des « pressions humaines sur la nature », et l’accompagnement vers des « pratiques compatibles avec la préservation de la biodiversité ».
A l’occasion des 30 ans du réseau Natura 2000, plusieurs ONG ont déploré une « véritable course à la désignation de nouvelles aires protégées, au détriment de la mise en place de mesures de gestion appropriées ».
« Seuls 4% des aires marines protégées disposent aujourd’hui d’une protection forte, contre un objectif de 10% qui devait être atteint en 2022 », a déclaré Elodie Martinie-Cousty, membre de de France Nature Environnement.
Les autres aires classées « sont très peu protégées et pâtissent des conséquences de la surpêche et des techniques de pêche destructrices », a-t-elle déploré.