Bourbon, qui a creusé ses pertes en 2017, se réorganise et cède des navires

Sa perte nette consolidée 2017 devrait se situer aux environs de 600 millions d’euros, contre une perte nette de 279,6 millions d’euros en 2016, selon des chiffres préliminaires.

Les résultats – qui seront publiés le 15 mars – ont été plombés par des conditions de marché toujours difficiles pour les services pétroliers, des provisions et dépréciations, ainsi que les taux de change.

« 2018 restera une année compliquée même si l’activité repart petit à petit », a déclaré le directeur général délégué Gaël Bodénès lors d’une conférence destinée aux investisseurs. Et les tarifs n’augmenteront pas avant 2020 ou 2021, selon lui.

« La crise a mis en évidence la nécessité d’un changement de modèle », a-t-il ajouté.

Bourbon est spécialisé dans les services maritimes pour les compagnies pétrolières, du transport de salariés vers les plateformes à l’ancrage d’installations en mer, en passant par des opérations de réparation sous-marines.

Comme les autres entreprises de services pétroliers, Bourbon a pâti de l’effondrement des cours du brut il y a trois ans et demi, qui a forcé les compagnies pétrolières à tailler dans leurs dépenses.

Dans ces conditions, Bourbon a annoncé un nouveau plan stratégique, après avoir déjà entrepris une réduction de ses coûts et un réaménagement de sa dette.

Le premier volet consiste en une réorganisation en trois filiales (Bourbon Marine & Logistics, Bourbon Subsea Services et Bourbon Mobility) qui « mettront en oeuvre leur propre stratégie et bénéficieront d’une structure de gouvernance dédiée », avec chacune leur conseil d’administration et leur direction.

– Automatisation, mais pas de licenciements –

L’activité Marine & Logistics (logistique marine) est la plus grosse avec un chiffre d’affaires de 411 millions d’euros et 4.500 employés. Le chiffre d’affaires de Bourbon Subsea (services sous-marins) est de 220 millions d’euros et celui de Bourbon Mobility (transports de passagers) de 216 millions.

La maison mère Bourbon Corporation se concentrera pour sa part sur la stratégie et les partenariats, les services partagés, la marque, etc.

L’autre volet consiste à connecter et numériser les 132 navires modernes de la future filiale Bourbon Marine & Logistics, un investissement de 75 millions d’euros sur trois ans qui doit permettre de réduire les coûts d’exploitation.

Avec l’automatisation de certaines tâches, les bateaux nécessiteront en effet moins de membres d’équipage, qui pourront donc être redéployés à terre.

Mais cela ne se traduira pas pour autant par une baisse des effectifs: il n’y aura « pas de plan de licenciement, au contraire même », a indiqué M. Bodénès, signalant que des embauches pourraient être nécessaires.

« Au sein de la flotte traditionnelle de 65 navires de Bourbon Marine & Logistics, les 41 navires les plus anciens ne pouvant être connectés (…) sont destinés à être cédés au prix de marché actuel », ajoute Bourbon.

Cette vente doit se traduire par une charge pour dépréciation de l’ordre de 170 millions d’euros sur l’année 2017. Avec les surcapacités sur le marché, la valeur de la flotte a en effet chuté de 50 à 70%.

A la Bourse de Paris, l’action Bourbon chutait de 4,34% à 6,84 euros mardi en milieu de séance, dans un marché en recul de 0,49%. « Le plan stratégique comme les indications sur les chiffres 2017 sont sans grande surprise », ont jugé les analystes de Portzamparc dans une note.

jmi/tq/tes

BOURBON

EURONEXT

Voir les autres articles de la catégorie

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.

5 MOIS EN ANTARCTIQUE