« Les analyses de l’eau de mer prélevée le lundi 1er juillet » avaient « révélé des niveaux de pollution microbiologiques jusqu’à plus de 35 fois supérieur aux références », a indiqué la préfecture du Calvados dans un communiqué annonçant un « retour à la normale ».
Neuf communes littorales avaient été invitées à interdire la baignade.
Un épisode de canicule de quelques jours s’était terminé dans la nuit du 29 au 30 juin dans le département.
Cette pollution marine est « quelque chose de très exceptionnel, qu’on voit rarement. Ça a interpellé mes collègues qui sont là depuis un certains nombre d’années. On s’interroge beaucoup », a précisé à l’AFP Sophie Manteca, ingénieur d’études sanitaires au service santé et environnement du Calvados.
Il est « inhabituel » tant par « sa durée, une semaine, son intensité et son étendue » étant donné le nombre de communes concernées, a précisé Mme Manteca.
Le germe indicateur de contamination fécale trouvé en particulièrement grande quantité a été l’escherichia coli, a précisé la fonctionnaire.
« Les germes indicateurs de contamination fécale survivent mal normalement en milieu marin. C’est pour ça que ça nous interpelle », a ajouté Mme Manteca.
« On n’a pas d’explication », a-t-elle ajouté, mais parmi les hypothèses à confirmer, « avec les fortes chaleurs, les germes qui vivent dans notre tube digestif à 37 degrés ont peut-être trouvé des conditions de survie plus favorables qu’habituellement en mer ».
Entre outre « les faibles coefficients de marée » de la période « sont moins favorables à la dispersion des pollutions ».
Autre interrogation étant donné la forte présence d’algues depuis fin juin sur plusieurs plages du Calvados, « est-ce que les bactéries auraient trouvé un milieu plus favorable à leur survie ? On ne sait pas », a poursuivi Mme Manteca.
Selon Michel Siquot, président de l’association Club Pêche plaisance de Lion-sur-mer, une des communes qui a été concernée par l’interdiction de baignade, depuis fin juin, jusqu’à un mètre 50 d’algues se sont parfois accumulées sur la plage, et « ça sent l’infection ». L’AFP avait constaté cette odeur fin juin sur cette plage.
« Le 29 juin vers 18h00 un de nos pêcheurs s’est enlisé dans les algues avec son tracteur, il est descendu et s’est retrouvé enfoncé jusqu’au dessus du genou et avec l’odeur il s’est évanoui. Il est revenu à lui en présence des pompiers », a raconte M. Siquot à l’AFP.
