Cocaïne sur les docks du Havre: 10 à 20 ans de réclusion criminelle pour six trafiquants

Douai, 10 fév 2023 (AFP) – La cour d’assises spéciale du Nord a condamné vendredi à des peines de 10 à 20 ans de réclusion criminelle six membres d’un réseau qui réceptionnait des chargements de cocaïne venus d’Amérique latine sur les docks du Havre pour les livrer à des trafiquants.

A l’issue de dix jours de procès, tous les six – dont un était absent à l’audience – ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs dans le cadre de ces opérations, menées avec l’aide de dockers corrompus.

Dione Mendy, désigné par l’avocat général comme le « principal employeur et commanditaire » du trio qui organisait les sorties du port des stupéfiants a été condamné à 20 ans de réclusion.

La même peine a été prononcée à l’encontre de Louis Bellahcène, surnommé « le roi du port » et considéré comme l’intermédiaire entre l’intérieur et l’extérieur du port.

Tous deux, qui comparaissaient libres, ont été écroués.

Au sein de l’équipe des trois Havrais qui organisaient les sorties, Mohamed Mellal est condamné à la peine la plus lourde, également 20 ans, tout comme l’absent, Aziz Sallami, trafiquant concurrent mais ponctuellement allié au groupe.

Les deux autres membres du trio, Youssef Boukhari Sardi et Karim Djemel, sont condamnés respectivement à 10 et 13 ans de réclusion.

Les six hommes ont également été condamnés à payer solidairement une amende douanière de 40 millions d’euros.

Au cours du procès, Dione Mendy et Louis Bellahcène avaient campé sur leur déni de toute implication dans le trafic.

Les trois autres accusés présents avaient, en revanche, reconnu leur participation mais demandé que leur juste place dans ce trafic leur soit restituée.

Le parquet avait requis jeudi de 13 à 25 ans de réclusion criminelle, des peines jugées « disproportionnées » par les avocats de la défense.

Dans ce dossier, des « petites mains », parmi lesquelles des dockers, ont déjà été condamnées en correctionnelle et d’autres relaxées.

Plusieurs avocats de la défense ont pointé du doigt une enquête lacunaire, et le caractère partiel des écoutes constituant le socle du dossier.

Débutée en janvier 2017, l’enquête avait permis, grâce notamment à l’installation de micros au domicile de Mohamed Mellal, d’entendre certains suspects détailler leurs activités et projets.

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