Colère des marins de MyFerryLink après la vente des bateaux, le port de Calais bloqué

L’opération a débuté dès 04H00 du matin, heure à laquelle les marins ont bloqué le tunnel sous la Manche et mené d’autres actions comme empêcher le Malo Seaways de DFDS de débarquer son chargement, forçant le navire à repartir vers Douvres, en Angleterre.

Les marins de MyFerryLink ont bloqué le tunnel pendant près de six heures, avant d’être délogés des voies de l’autoroute A16 par les forces de l’ordre, vers 10H00 du matin.

Au déclenchement de l’intervention, les marins se sont mis à chanter La Marseillaise. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène.

Les bateaux restaient en revanche toujours à quai, à la mi-journée. DFDS était ainsi contrainte de rediriger son trafic vers le port voisin de Dunkerque (Nord) et la compagnie P&O de rediriger ses clients… vers DFDS.

« Nos services ont été interrompus à Calais. Cela résulte de la décision d’Eurotunnel d’affréter puis de vendre deux de leurs navires à DFDS, ceci dans un délai très court et sans qu’apparemment les parties n’engagent de démarche constructives avec le personnel de MyFerryLink », a déclaré Helen Deeble, directrice exécutive de P&O, dans un communiqué.

« Il est hors de question que DFDS prenne nos navires, jamais. Si vous voulez passer un été chaud il faut venir à Calais », a menacé Eric Vercoutre, secrétaire général du Syndicat maritime Nord.

« Le gouvernement français doit faire pression sur (le PDG d’Eurotunnel Jacques) Gounon », a-t-il déclaré, joint par l’AFP. « On demande que la position de la Scop SeaFrance soit vue. On a été trahis », a-t-il dit.

Le syndicat, largement majoritaire au sein de la compagnie MyFerryLink, est à la tête de la Scop qui exploite les bateaux dont Eurotunnel est propriétaire. Il est très mobilisé depuis que ce dernier a annoncé qu’il allait vendre deux des trois navires à son concurrent DFDS.

Les éventuels repreneurs ont jusqu’à mercredi 15H00 pour déposer un dossier de reprise des bateaux. La Scop entend faire valoir le sien.

« On est aidés par la région, le département, on a une offre qui reprend les 600 salariés », a dit le syndicaliste.

-120 salariés repris ?-

La colère des personnels de MyFerryLink est d’autant plus grande que courent des rumeurs alarmantes sur le nombre de salariés susceptibles d’être repris.

Régulièrement, le chiffre de 120 salariés revient, mentionné par les syndicats.

Il est également avancé par le député socialiste de Calais Yann Capet, comme « le fruit d’une analyse de tous les bruits qu’on entend ».

« Il y a eu une offre de reprise de P&O, qui sur le plan social est sans commune mesure avec ce qui semble être proposé et dont on aura la vérification demain », a déclaré à l’AFP M. Capet.

« Quand on est grand patron, on doit faire preuve de responsabilité, et la responsabilité sociale des entreprises ne doit pas être qu’un slogan », a-t-il ajouté, « furieux ».

Le blocage du tunnel a entraîné dans la matinée d’importants bouchons sur l’autoroute A16 et les voies d’accès. Les camions –dont ceux qui n’ont pas pu accéder au port– grossissaient la file d’attente.

Les CRS restaient mobilisés alors que des migrants tentaient de monter sur les camions arrêtés.

« Monsieur Gounon nous a vendu à notre pire ennemi, et aujourd’hui on est un peu désarmé, il y a des politiques qui bougent et forcément on attend des réunions, et pourquoi ils veulent vendre à la DFDS et non pas à la scop SeaFrance », a déclaré un des marins grévistes à l’AFP.

La compagnie « fonctionne très bien, on ne comprend plus rien, les bateaux tournent très bien, (…) On est tous là, tous opérationnels, on est prêt à repartir mais quand je ne sais pas », s’interrogeait un de ses collègues.

Selon une source proche du dossier, le blocage du port pourrait durer au moins jusque vers 19H00.

cor-mla/ngu/mml

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