Coronavirus sur le Charles-de-Gaulle: pas de symptômes « remontés » avant l’escale de Brest

L’origine de la contamination du porte-avions n’est pas encore connue, l’équipage en mission depuis trois mois n’ayant pas été en contact avec un élément extérieur depuis une escale à Brest du 13 au 15 mars, au cours de laquelle une relève d’une cinquantaine de personnes est montée à bord, selon l’armée.

Le bâtiment nucléaire français (1.750 marins) et la frégate de défense aérienne qui l’accompagnait (200 marins) ont rejoint le port de Toulon dimanche avec deux semaines d’avance, après la découverte initiale d’une cinquantaine de cas de Covid-19. Mais, au 14 avril au soir, sur les 1.767 marins du groupe aéronaval testés, 668 se sont révélés positifs au Covid-19, a annoncé le ministère des Armées.

Sous couvert d’anonymat, un membre d’équipage testé positif a estimé auprès de la radio France Bleu que l’armée avait « joué avec (leur) santé, (leur) vie » . Il assure que le commandant du porte-avions aurait proposé d’interrompre la mission du porte-avions français à Brest, quand plusieurs marins présentaient selon lui déjà les symptômes du coronavirus.

« Ce qui est remonté, c’est qu’il n’y avait pas de symptômes de Covid qui est remonté jusqu’au service de santé à l’escale de Brest », a répondu lors d’un point presse le médecin référent pour la force d’action navale, Laurent-Melchior Martinez.

« Je comprends l’inquiétude des gens. Mais il faut aussi garder son sang froid (…) On veut tous savoir ce qui s’est passé, des enquêtes sont en cours. Il faut attendre le résultat de ces enquêtes pour se prononcer », a souligné à ses côtés Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée.

Une enquête de commandement et épidémiologique a été ouverte. « On n’a pas encore le résultat de cette enquête, j’espère qu’elle pourra nous dire d’où vient cette contamination », a ajouté le médecin.

Parmi les 20 marins toujours hospitalisés jeudi, un était en réanimation « depuis trois, quatre jours », a confirmé M. Martinez: « son état est stationnaire, il est intubé, ventilé ».

« Les autres marins hospitalisés ont une surveillance renforcée. Aujourd’hui ils n’ont pas de problème, il n’est pas prévu qu’ils soient en réanimation, mais il faut faire preuve de précaution », a-t-il détaillé.

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