La rencontre a eu lieu en privé, deux jours avant la commémoration de ce naufrage dans lequel 366 migrants, principalement érythréens, avaient perdu la vie lorsque leur bateau avait pris feu et coulé tout près des côtes de l’île italienne.
Après avoir écouté des témoignages, le pape, ému, a assuré qu’il n’y avait « pas de mot » pour exprimer ce qu’il ressentait, selon le communiqué.
« Tout ce que vous avez subi, on le contemple en silence, on pleure et on essaie d’être proche », a-t-il ajouté, tout en dénonçant « les portes fermées » auxquelles se heurtent souvent les migrants à leur arrivée.
« Saint Père, nous voudrions que vous éleviez de nouveau la voix pour que personne ne soit plus obligé d’abandonner sa terre, sa maison, ses biens, que personne ne soit plus contraint à risquer sa vie dans un parcours long et difficile vers l’Europe, la paix et la tranquillité, une vie normale, depuis nos pays dévastés par la violence », a imploré un des proches de victimes.
Les immigrés ont encore dénoncé devant François le fait qu’ils aient dû embarquer sur une embarcation de fortune parce qu’ils avaient trouvé « toutes les autres voies d’accès barrées », alors même qu’ils avaient des parents en Europe.
La délégation érythréenne a offert au pape une sculpture en fer représentant une bouteille à la mer contenant une famille.
Quelques mois après son élection, le pontife argentin avait consacré son premier déplacement en Italie à Lampedusa, où il avait fustigé la « globalisation de l’indifférence ». Le jour de la tragédie, il avait dénoncé une « honte ».