Ce n’est pas la première île que la République populaire bâtit dans l’archipel des Spratleys, mais ce projet, sur le récif de Yongshu, est le premier qui pourrait être doté d’une piste d’atterrissage et de décollage, a souligné le lieutenant-colonel Jeffrey Poole, un porte-parole du Pentagone.
« Il semble bien que ce soit ce qu’ils (les Chinois) sont en train de construire », a-t-il dit à l’AFP.
Selon lui, il y aurait aussi un port capable d’accueillir des navires de guerre.
Les travaux ont débuté il y a trois mois sur le récif. L’île mesure 3 km de long et 200 à 300 mètres de large, selon un rapport publié vendredi par l’hebdomadaire IHS Jane’s Defence, images satellite à l’appui.
« C’est le quatrième projet de ce genre lancé par la Chine dans les îles Spratleys au cours des 12 à 18 derniers mois et c’est de loin le plus ambitieux », expliquent les auteurs du rapport.
La Chine, mais aussi Taïwan, les Philippines, la Malaisie, Brunei et le Vietnam se disputent la souveraineté sur les îles Spratleys.
Les tensions dans cette mer qui sert de voie de passage entre l’Asie orientale, l’océan Indien et l’Europe débouchent régulièrement sur des accrochages entre pêcheurs et bâtiments militaires.
Le vaste complexe du récif de Yongshu « semble avoir été conçu pour forcer les autres parties à abandonner leurs revendications, ou tout du moins à doter la Chine d’une position bien plus forte si des négociations devaient avoir lieu sur ces différends » territoriaux, juge encore IHS Jane’s Defence.
En octobre, Pékin avait annoncé la construction d’une piste d’aviation sur l’île de Yongxing, dans l’archipel des Paracels, également en mer de Chine méridionale.