Epave du Tanio: nouveaux échouages d’oiseaux mazoutés sur les côtes bretonnes

« Comme l’an passé, les analyses réalisées par le Cedre (le Centre de documentation de recherche et d’expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux, ndlr) ont identifié l’épave du Tanio comme cause de cette pollution », indique Vigipol dans un communiqué.

Sollicitée, la préfecture maritime de l’Atlantique a assuré dans un communiqué « étudie(r) les modes d’action possibles suite à la reprise de cette pollution résiduelle », ajoutant avoir déployé début janvier un sous-marin téléguidé afin de « contrôler l’état de l’épave ».

« Cette opération a permis d’observer que 3 des 10 plaques installées en septembre 2020 pour boucher des orifices de coque ont depuis été arrachées par des engins de pêche et qu’un des orifices présente une nouvelle fuite intermittente d’hydrocarbures », indique-t-elle.

En novembre 2019, des dizaines d’oiseaux blessés ou morts, dont certains portaient des traces d’hydrocarbure, avaient été trouvés sur les plages du nord-Finistère.

Des investigations avaient fait apparaître des fuites sur la coque du Tanio, qui gît par 80 mètres de fond, et des analyses d’échantillons prélevés sur les oiseaux avaient montré des similarités avec le fioul lourd du pétrolier. La Marine nationale était intervenue en septembre 2020 pour stopper ces fuites.

« Ces opérations n’auront cependant pas été suffisantes puisqu’à peine un mois et demi plus tard, de nouveaux oiseaux marins se trouvent souillés par le pétrole du Tanio », note Vigipol dans son communiqué, soulignant que le nombre d’oiseaux mazoutés signalés depuis octobre est « déjà près du double de l’an passé » et la zone d’échouage « beaucoup plus étendue ».

Près de 70% des oiseaux recensés sont des Guillemots de Troïls, précise le syndicat mixte créé à la suite de la marée noire de l’Amoco Cadiz en 1978.

« La vigilance des autorités maritimes sur cette épave est toujours forte », assure cependant la préfecture maritime, ajoutant qu' »aucune pollution en mer, ni sur les plages n’a été repérée depuis les travaux effectués » en septembre dernier.

Elle souligne en outre avoir entrepris d’identifier les habitudes de pêche à proximité de l’épave afin de « sensibiliser » les armements « au risque que le chalutage fait peser sur l’intégrité de l’épave ».

Le Tanio, long de 192 m, s’était brisé en deux sous la violence d’une tempête le 7 mars 1980 au large de l’île de Batz, dans le Finistère. Huit hommes d’équipage avaient péri dans le naufrage. Le navire transportait 28.600 tonnes de pétrole, dont quelque 10.000 tonnes s’étaient déversées en mer, souillant 200 kilomètres de littoral. Quinze mois d’opérations sous-marines avaient été nécessaires pour récupérer plus de 5.000 tonnes de pétrole et tenter de colmater les brèches.

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