Le 17 mai dernier, le jour même du retour au pouvoir de Gaston Flosse, l’Onu avait réinscrit la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser, après un lobbying intensif de l’indépendantiste Oscar Temaru.
Celui-ci avait obtenu le soutien de plusieurs Etats, en particulier dans le Pacifique.
Gaston Flosse a estimé qu’Oscar Temaru avait « menti » au forum l’an passé, en affirmant qu’il bénéficiait de l’adhésion des Polynésiens dans ses démarches aux Nations Unies.
Le président, par ailleurs sénateur (DVD), se fonde sur les résultats des dernières élections législatives et territoriales, largement remportées par son parti anti-indépendantiste, ce qui prouve, selon lui, l’attachement des Polynésiens à la République française. Il dit « refuser l’ingérence des Nations Unies » en Polynésie.
De source diplomatique, Paris partage l’analyse de Gaston Flosse, et ne tiendra pas compte de cette résolution de l’Onu.
La réinscription sur la liste des territoires à décoloniser ne mène pas nécessairement à l’indépendance, mais à un processus de décolonisation et à un référendum d’autodétermination de cette collectivité d’outre-mer.
« Nous ne sommes pas opposés à ce scrutin d’autodétermination, il doit être organisé par la France après une discussion franco-française, avec le représentant du peuple polynésien, mais jamais, à aucun prix, ce scrutin ne doit être conduit par les Nations Unies », a déclaré Gaston Flosse à l’AFP, ajoutant que son parti appellerait au « boycott » dans ce cas.
Plusieurs Etats du Pacifique, tels que les Samoa, les îles Cook et les Tuvalu ont exprimé leur soutien à Gaston Flosse, mais le forum ne prendra une position officielle que jeudi soir à Majuro.
Dans son discours au forum, Gaston Flosse a aussi prôné la création d’un fonds destiné aux réfugiés climatiques, et annoncé que la Polynésie française était prête à en accueillir. La montée des eaux, qui menace les atolls, est l’une des questions majeures abordées aux Iles Marshall.
La Nouvelle-Calédonie, également présente en tant que membre observateur, tente quant à elle de devenir membre à part entière du forum. « C’est en bonne voie », a estimé son président Harold Martin.