Le sergent Alexander Blackman, alias « Marine A » est en prison depuis trois ans pour avoir achevé à bout pourtant un insurgé taliban grièvement blessé dans l’attaque d’un hélicoptère Apache, le 15 septembre 2011 dans la province afghane du Helmand.
« Dépouille-toi de cette enveloppe mortelle, connard. T’en ferais autant », avait déclamé ce Royal Marine de 42 ans, paraphrasant Shakespeare avant de faire feu, selon les images tournées par la caméra fixée sur le casque d’un autre soldat.
Le sergent s’est ensuite retourné vers ses hommes et leur a lancé: « Évidemment, ça reste entre nous les gars. Je viens de violer la Convention de Genève » sur le traitement des prisonniers de guerre.
Deux ans plus tard il a été condamné devant une cour martiale à la réclusion à perpétuité avec une période de sûreté de dix ans, ramenée à huit ans en 2014. Devenant le premier soldat britannique à être convaincu de meurtre sur un champ de bataille depuis la Seconde Guerre mondiale.
Rapidement, des vétérans se sont mobilisés pour dénoncer une peine beaucoup trop lourde. Ils souhaitaient qu’il puisse sortir de prison pour fêter Noël avec sa femme Claire qui était dans l’audience mercredi.
Des personnalités comme le député Richard Draw et le romancier Frederick Forsyth avaient proposé de payer la caution de 200.000 livres.
Les deux juges de la Cour martiale d’appel ont douché leurs espoirs mais les soutiens du Marine espèrent maintenant une victoire lors du procès en appel qui aura lieu en 2017.
Le sergent Blackman a toujours nié avoir commis un meurtre en assurant qu’il croyait le taliban déjà mort. Ses avocats espèrent requalifier le crime en homicide involontaire et s’appuient sur un rapport de la Royal Navy suggérant que le sergent Blackman souffrait de stress post-traumatique lorsqu’il a achevé l’insurgé afghan.