GB/inondations : Londres espère être épargné par la Tamise

« D’habitude, elle s’écoule doucement et paisiblement. Mais en cas de crue hivernale importante, elle se transforme en bête rugissante », souligne Hannah Cloke, professeur en hydrologie à l’Université de Reading, en parlant de la Tamise, en crue jusqu’aux portes de Londres.

Deuxième fleuve du Royaume-Uni derrière le Severn, la Tamise traverse la capitale avant d’aller se jeter dans la mer du Nord, 345 kilomètres après avoir pris sa source à Thames Head dans le Gloucestershire.

Paisible en temps normal, le fleuve est familier des inondations. En 1953, un raz-de-marée ayant frappé son embouchure a fait plus de 300 morts et mis en exergue l’impératif d’une protection plus efficace.

Cela a débouché sur la construction moyennant une dépense de 643 millions d’euros de la Barrière de la Tamise, un système d’écluses positionné en aval, c’est-à-dire à l’est de Londres, à un endroit où le fleuve a une largeur supérieure à 520 mètre.

Depuis l’inauguration en 1984 de la barrière, dix gigantesques portes en acier permettent, en cas de fermeture, d’empêcher une inondation par la mer, tout en laissant écouler l’eau qui arrive de Londres.

Son édification a été accompagnée par un ambitieux système de digues qui fait dire aujourd’hui à Toby Willison, directeur régional à l’Agence pour l’Environnement, que « Londres est l’une des capitales les mieux protégées du monde ».

Sans ces protections, environ le quart des habitations de la capitale seraient inondables.

Pour Toby Willison, cette hypothèse est aujourd’hui écartée mais il convient que le système de défense est mis à rude épreuve avec des précipitations inédites depuis 1766 dans le sud-ouest de l’Angleterre.

La barrière de la Tamise a déjà été fermée à 28 reprises depuis le début de l’année sans empêcher le fleuve de déborder à l’ouest de Londres où des villages comme Wraysbury, situé juste à côté de l’aéroport d’Heathrow, sont sous l’eau depuis mardi.

« On peut toujours faire plus mais il faut replacer les choses dans leur contexte. On sort du mois de janvier le plus humide qu’on ait jamais enregistré et il est probable que la période décembre-janvier-février soit la plus pluvieuse en 250 ans », souligne Toby Willison.

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