L’ancienne directrice du Memorial ACTe a également été condamnée à 10.000 euros d’amende, une inéligibilité de deux ans et autant d’interdiction de l’exercice d’un emploi dans la fonction publique, a indiqué le président du tribunal.
Le tribunal a déclaré « irrecevable » la constitution de partie civile du Memorial ACTe qui avait demandé plus de 900.000 euros.
Interrogée par l’AFP après le rendu de la décision, Laurella Rinçon s’est refusée à tout commentaire. Elle a cependant indiqué à Guadeloupe La 1ère « avoir fait appel ».
Les affaires au Memorial ACTe sont sous le feu des projecteurs depuis de nombreux mois : depuis 2021, de nombreux conflits existent au sein de l’établissement, notamment entre l’ex-directrice et le président actuel de son conseil d’administration Ary Chalus, également président de région. Ce dernier avait lancé plusieurs procédures de révocation à l’encontre de Mme Rinçon, plusieurs fois retoquées par le tribunal administratif, avant son renvoi devant le tribunal correctionnel pour atteinte aux marchés publics.
En novembre 2023, un rapport de la chambre régionale des comptes avait étrillé la gestion du musée, pointant du doigt de nombreuses défaillances : « comptes insincères », « ingérence de la Région » dans un de ses établissements satellites et absence de projet scientifique dans un musée qui « ne répond pas aux ambitions » de l’établissement qui visait à faire de la Guadeloupe le centre mondial de la recherche sur la traite négrière.
Un rapport qui a donné lieu, un mois avant sa publication, à un cinglant réquisitoire du procureur financier près la cour des comptes, sur lequel des auditions sont en cours.
Depuis 2019, le Memorial est également sous la coupe d’une enquête du Parquet national financier au sujet des marchés liés à sa construction, ayant fait appel à des dizaines de millions d’euros de subventions européennes.
Le Memorial ACTe a été inauguré en 2015 en présence de l’ancien président de la République François Hollande.