La Belgique au ralenti en raison d’une grève contre le gouvernement

Cette grève, qui a touché quatre des dix provinces du pays (Anvers, Limbourg, Luxembourg et Hainaut), a eu des répercussions jusque dans la capitale, Bruxelles, où la circulation des trains a été perturbée et le trafic automobile particulièrement congestionné. Elle concernait le secteur public et privé, en Flandre comme en Wallonie.

Des trains Thalys ont été supprimés et d’autres sont arrivés en retard de Paris à la gare internationale de Bruxelles-Midi. La desserte d’Amsterdam a été annulée pour la journée. Les passagers prenant un avion depuis Charleroi (sud) ont dû gagner l’aéroport à pied en raison de barrages érigés par les grévistes sur les routes d’accès.

Ceux-ci dénoncent un programme de réformes économiques et sociales visant à réaliser 11 milliards d’euros d’économies en cinq ans, qui prévoit de reculer l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans, contre 65 aujourd’hui, à partir de 2030.

Ils demandent aussi l’abandon du « saut d’index » prévu pour 2015, qui aura pour conséquence que les salaires et les allocations sociales ne suivront pas automatiquement l’augmentation du coût de la vie, comme c’est en principe le cas en Belgique.

Ces mesures, en rupture avec la politique centriste du précédent gouvernement, ont été dévoilées par le nouvel exécutif fédéral dirigé par le Premier ministre libéral, Charles Michel, à la tête d’une coalition avec notamment les nationalistes flamands de la N-VA.

Nous voulons « donner un signal au gouvernement, dire tout ce qui nous inquiète dans les mesures qu’il prend en ce moment », a déclaré à l’AFP Harry Lauwereins, délégué du syndicat socialiste FGTB des dockers du port d’Anvers. Elles touchent « les travailleurs et les gens qui reçoivent une allocation. Ce n’est pas juste ».

– Situation ‘difficile’ –

Cette journée était la première d’une série de « grèves tournantes » dans plusieurs provinces de Belgique, avant une grève générale prévue le 15 décembre. Elle fait suite à une manifestation monstre qui avait réuni plus de 100.000 personnes, soit environ 1% de la population, le 6 novembre à Bruxelles. Elle avait été marquée par des incidents en fin de cortège, qui avaient fait une centaine de blessés chez les policiers.

« La situation est difficile, si ce n’était pas difficile, on n’aurait pas une situation avec des actions, des grèves, des manifestations », a reconnu M. Michel sur la chaîne privée RTL-TVI. « J’ai la volonté farouche de travailler avec tout le gouvernement pour faire en sorte que les patrons et les syndicats puissent de nouveau se parler en confiance », a-t-il ajouté.

La ville d’Anvers a été particulièrement touchée. Aucun train n’était annoncé dans l’après-midi à la gare centrale, dont les quais étaient déserts. « J’étais venue à Anvers et je voulais rentrer aux Pays-Bas mais les trains ne roulent pas et je ne le savais pas », explique une Néerlandaise, Jehi Adoa. « Je pensais (…) qu’un train allait passer pour dépanner les gens, mais ils laissent les gens toute la journée dans le froid », se plaint Didier Yandi, un Bruxellois.

Les routes d’accès au port d’Anvers ont toutes été coupées par les dockers en grève, dans une ambiance globalement bon enfant. Une trentaine de navires ont été empêchés de quitter le port. La navigation marchande a aussi été paralysée à Gand et Zeebruges.

Dans toutes les zones touchées, la circulation des bus et des trains était nulle ou très faible. Les grévistes ont bloqué l’accès aux zones industrielles, voire aux parkings pour empêcher les salariés d’aller travailler. A Charleroi, 70% des commerces et la plupart des grandes surfaces n’ont pas ouvert leurs portes lundi matin, selon les syndicats. L’usine Ford à Genk (nord) était à l’arrêt.

siu-axr/jlb/cj

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