La gestion des migrants de la mer, fardeau « disproportionné » pour l’industrie maritime

« Beaucoup plus doit être pris en charge par les Etats, que ce soit pour mener des recherches ou des missions de secours », a déclaré Volker Turk, directeur de la protection international au UNHCR.

« Nous avons besoin que des poursuites judiciaires soient mises en place à l’encontre des passeurs (..) et de moyens alternatifs pour les gens de venir en Europe », a-t-il ajouté lors d’une conférence des Nations unies de deux jours à Londres qui réunit des organisations humanitaires, de développement et de la marine marchande sur la question des migrants de la mer.

Peter Hinchliffe, secrétaire général de la chambre internationale de la marine marchande, a indiqué à l’AFP que 800 navires privés ont dû se dérouter pour venir au secours d’immigrants clandestins, le plus souvent entassés sur des navires de fortune.

« C’est bien supérieur à ce qu’on pouvait imaginer », a-t-il ajouté.

Chaque fois qu’un bateau est dérouté pour deux ou trois jours afin de secourir des migrants, cela coûte entre 50.000 et 80.000 dollars au propriétaire du navire, a-t-il fait valoir.

Une nouvelle technique des passeurs a été exposée lors de la conférence. Elle consiste à faire monter sur des cargos sans équipage des immigrants clandestins, comme cela a eu lieu à deux reprises au large des côtes italiennes en janvier.

Selon Laurent Muschel, directeur des migrations et des demandes d’asiles à la Commission européenne, l’agence européenne pour la surveillance des frontières Frontex surveille actuellement une dizaine de navires pour éviter qu’ils ne soient utilisés de cette manière par les passeurs. Une pratique « préoccupante » pour l’organisation maritime internationale (IMO).

Pour Peter Hinchliffe, l’industrie maritime est impuissante puisque c’est, selon lui, au pays dont le bateau bat pavillon d’empêcher les navires d’être utilisés pour le transport de clandestins.

Depuis le début de l’année, 7.500 personnes se sont embarquées en mer à destination de l’Europe pour y trouver une vie meilleure, parmi lesquels 370 ont trouvé la mort, selon les chiffres du UNHCR. En 2014, 219.000 personnes ont tenté leur chance et 3.500 en sont morts.

L’obligation de se dérouter pour porter secours en mer est une tradition de longue date et une loi depuis la convention des Nations unies de 1982.

« Il y a une véritable inquiétude que le système juridique encadrant le secours en mer, fondé sur une tradition vieille de plusieurs siècles, soit en danger », a mis en garde Koji Sekimizu, secrétaire général de l’IMO.

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