« Des passeurs turcs ont tenté de débarquer sur les îles grecques environ 1.130 réfugiés les trois derniers jours », a indiqué Yannis Plakiotakis, ministre grec de la Marine marchande et de la Politique insulaire.
Les autorités portuaires grecques ont « localisé et repoussé les bateaux passeurs au cours de 24 incidents distincts », a précisé le ministre lors d’un entretien à Real FM, radio privée grecque.
En mai, les autorités grecques avaient déclaré avoir empêché en une journée environ 600 migrants de traverser la mer Egée vers la Grèce depuis la Turquie voisine.
Selon une source du ministère des Migrations, le nombre de migrants venant de Turquie pour les quatre premiers mois de l’année était près de 30% plus élevé que pour la même période de l’an dernier.
« La Turquie continue de se comporter comme un État pirate violant le droit international et mettant en danger la vie des gens malheureux », a indiqué lundi Yannis Plakiotakis accusant à nouveau Ankara de favoriser les réseaux de passeurs.
Voisins et alliés au sein de l’Otan, Athènes et Ankara maintiennent toutefois une relation traditionnellement conflictuelle qui s’est envenimée ces dernières années, sur fond de question migratoire mais aussi en raison de tentatives turques de forages en Méditerranée orientale.
Il y a deux ans, en mars 2020, Ankara avait ouvert ses portes vers l’Europe et tenté de faire passer par la frontière terrestre greco-turque des milliers de migrants, repoussés par Athènes avec l’aide de l’Agence européenne de contrôle des frontières, Frontex.
Sur le front des revendications territoriales, Athènes a appelé le mois dernier « solennellement la Turquie à arrêter de remettre en question sa souveraineté sur les îles de la mer Égée », dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment annoncé qu’il ne participerait désormais plus aux rencontres bilatérales avec les dirigeants grecs qui se tenaient régulièrement depuis un accord de 2010 entre les deux pays.
Les autorités turques ont également accusé la Grèce de positionner des troupes sur les îles de la mer Égée qui sépare les deux pays, en violation des traités de paix signés après les première et deuxième guerres mondiales.