« Nous avons déversé l’équivalent du chargement de dix camions : des coquilles d’huîtres, des déchets, des sacoches, des filets et des pieux usagés », a indiqué à l’AFP un de leurs porte-parole, Benoît Duriveaud. Deux sites de la Direction départementale des territoires et de la mer et le port de plaisance de La Rochelle ont été également la cible d’actions similaires, a-t-il précisé.
La préfecture a confirmé qu’entre 200 et 300 producteurs avaient participé à l’opération devant ses locaux à la mi-journée.
Les conchyliculteurs, qui ont déjà mené plusieurs actions en juillet dans le département, dénoncent « le laxisme de l’Etat qui laisse pourrir la situation ». Ils déplorent notamment des taux de mortalité inhabituels et pas toujours expliqués d’huîtres, de coques, de coquilles Saint-Jacques, de pétoncles ou encore de moules, et exigent la réparation de leur préjudice.
L’ostréiculture souffre d’une surmortalité importante des huîtres juvéniles depuis 2008 et des huîtres adultes, commercialisables, depuis 2013. Deux pathogènes ont été identifiés, présents depuis longtemps dans le milieu, mais il n’est pas encore expliqué pourquoi ils sont soudain devenus mortels.
Les conchyliculteurs de Charente-Maritime évaluent leurs pertes à 50 millions d’euros avec la mort de 10.000 tonnes d’huîtres à la fin de l’été 2013, auxquels s’ajoutent 20 millions d’euros en raison d’une hécatombe ayant touché 12.000 tonnes de moules cette année.
La conchyliculture occupe quelque 3.000 entreprises en France, soit près de 9.200 emplois, selon des chiffres du ministère de l’Ecologie et du développement durable de 2011. En Poitou-Charentes, elle emploie quelque 6.000 permanents et 6.000 saisonniers, selon Gérald Viaud, président du Comité régional de la conchyliculture.