La taxe carbone sur le maritime obtient un soutien croissant à l’OMI

Londres, 21 fév 2025 (AFP) – La taxe carbone sur le transport des navires, discutée au sein de l’Organisation maritime mondiale (OMI), recueille un soutien croissant des Etats membres, mais ne fait pas encore consensus, selon plusieurs participants interrogés par l’AFP.

L’OMI s’est réunie cette semaine à Londres pour des négociations avant la tenue du Comité de la protection du milieu marin (MEPC 83) en avril où une norme imposant la réduction des gaz à effet de serre doit être approuvée.

Au cours de la semaine, 13 nouveaux pays se sont rangés du côté d’un système de prélèvement sur les émissions carbone des navires, rejoignant un groupe constitué jusqu’alors de 48 nations.

Un groupe croissant de pays d’Afrique, des Caraïbes, du Pacifique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe s’est prononcé en faveur d’une taxe sur le transport maritime.

Cependant, les préoccupations « soulevées par une minorité importante, dont la Chine et le Brésil, doivent être abordées pragmatiquement (…) afin de parvenir à un consensus complet », souligne l’International Chamber of Shipping (ICS).

Le camp opposé au prélèvement carbone juge notamment que ce système provoquerait un surcoût sur les marchandises et constituerait un vecteur d’insécurité alimentaire dans le monde.

« Sans taxe universelle, les objectifs climatiques de l’OMI n’ont aucun sens », rétorque l’ambassadeur Albon Ishoda, représentant des Îles Marshall à l’OMI pour la décarbonation maritime.

« Il est temps d’agir, les retards coûtent des vies », déclare-t-il à l’AFP.

Parallèlement à la tarification du carbone, les gouvernements négocient une norme mondiale sur les carburants (GFS), mais « d’importants détails restent en suspens » sur ce sujet, souligne l’ICS, notamment celui de l’usage de biocarburants.

Transport & Environment et plus de 60 organisations non gouvernementales de protection de l’environnement se sont prononcés contre l’inclusion des biocarburants dans le futur mix énergétique du transport maritime.

Selon ces organisations, la production de biocarburants a des effets néfastes sur les écosystèmes et sur la sécurité alimentaire.

« En 2030, 34 millions d’hectares, soit la superficie totale de l’Allemagne, seront nécessaires pour produire suffisamment de cultures afin de répondre à la demande accrue de biocarburants de l’industrie du transport maritime », assure Transport & Environment.

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