L’Accord économique et commercial global (AECG), négocié depuis mai 2009, doit être prochainement signé, permettant la levée des barrières tarifaires entre l’UE et le Canada dans « 98% » des domaines, selon l’estimation d’un diplomate, et faciliter la mobilité des travailleurs canadiens et européens.
Le secteur de la pêche devrait être concerné par ce vaste accord commercial.
Or, « l’UE exerce de lourdes pressions sur le Canada pour qu’il abolisse les exigences relatives à la transformation minimale » des poissons avant toute exportation, affirme le Centre canadien des politiques alternatives, un think tank canadien marqué à gauche qui dit avoir obtenu des informations privilégiées sur les négociations.
Le Québec et les provinces du littoral atlantique canadien disposent en effet de règlements, confirmés en justice, qui « restreignent les exportations de poisson non transformé », note le document intitulé « La mondialisation, les traités commerciaux et l’avenir des pêches canadiennes de l’Atlantique. »
Ces règles permettent la survie des petites entreprises artisanales de préparation des produits de la mer sur la côte est canadienne.
Or, si l’AECG est adopté en l’état, les autorités provinciales et fédérales « vont perdre leur capacité à réglementer la pêche de façon à encourager l’économie locale », a déclaré à la télévision CTV Scott Sinclair, auteur du rapport.
En outre, accuse le Centre canadien des politiques alternatives, les réformes prévues par le traité de libre-échange devraient supprimer les règles obligeant les propriétaires de chalutiers de pêcher eux-mêmes, ce qui ouvre la porte à l’arrivée de grands groupes et des investisseurs pratiquant une activité industrielle.