Les pêcheurs français évaluent leur baisse de chiffre d’affaires entre 30% à 40% en 2020

« On vient d’avoir quelques chiffres sur les chiffres d’affaires des navires et c’est un peu la catastrophe: on a des chiffres d’affaires qui sont en nette diminution, de l’ordre de -30% à -40% » par rapport à l’année précédente, a déclaré Jean-Luc Hall, directeur général du comité national des pêches.

Pour établir cette projection, le comité national des pêches se fonde essentiellement sur les chiffres d’une organisation de producteurs, la coopérative maritime étaploise, qui compte une flottille de 44 navires.

« C’est une organisation qui a parmi ses adhérents différents types de navires, des senneurs, des chalutiers et des fileyeurs, donc ça donne quand même une tendance assez forte », a indiqué Jean-Luc Hall, pour qui « la tendance se confirme » depuis quelques semaines, au fil des réunions avec les pêcheurs de différentes régions.

« Il y a actuellement une seule flottille qui semble tirer son épingle du jeu, c’est celle qui travaille sur la coquille Saint-Jacques », a précisé M. Hall.

« Il y a probablement beaucoup de causes. La cause Covid, évidemment, les restaurants sont fermés, donc il n’y a pas les mêmes débouchés. On a eu aussi des fermetures de marchés à l’international », a rappelé le tout nouveau directeur général du comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM).

Il a ainsi rappelé la fermeture pour cause de confinement, dans les premiers mois de la crise sanitaire, de pays comme l’Italie ou l’Espagne, principaux acheteurs des produits de la mer français.

« Il y a aussi un phénomène de raréfaction de la ressource, d’après les échos que nous avons sur la Manche-Est, mer du Nord », a ajouté M. Hall. Selon lui, les pêcheurs néerlandais sont notamment pointés du doigt, en particulier par les marins des Hauts-de-France qui leur reprochent d’utiliser des filets au maillage plus fin.

« Ce sont les Hollandais, ce n’est pas cyclique », a renchéri Pierre Leprêtre, un des propriétaires du chalutier étaplois « Le Marmouset 3 ».

S’il déplore également de ne pas avoir accès actuellement à la zone des six-douze milles marins au large des côtes britanniques, un point qui tarde à se régler comme d’autres aspects de l’accord de pêche mis en place dans le cadre du Brexit, il estime que le retour dans les eaux britanniques, « ne changera rien ».

« Les Hollandais iront aussi, donc pour le problème de cohabitation et de ressources, c’est exactement pareil », a-t-il conclu.

« Là, actuellement, c’est une période très difficile pour nos professionnels, puisqu’ils cumulent les effets du Covid et les effets du Brexit », a déclaré M. Hall, qui ne voit toujours rien venir, concernant les accès à cette zone très poissonneuse et à l’abri de vents violents.

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