« L’Espagne souhaite qu’on tienne compte des rapports que les scientifiques sont en train de préparer. Et s’ils montrent une augmentation de la biomasse, il faudrait prévoir une augmentation raisonnable des possibilités de pêche », a déclaré le ministre espagnol en charge de la Pêche, Miguel Arias Canete, en marge d’une réunion à Luxembourg avec ses homologues européens.
Le président d’Europêche, Javier Garat, a réclamé « une hausse des quotas de prises pour les trois prochaines années, qui sera tout à fait conforme au redressement du stock de thon rouge et à une pêche durable », dans un communiqué diffusé avant la réunion.
Les autres pays européens préfèrent faire preuve de prudence « avant de se précipiter pour en déduire comme les Espagnols que cela pourrait autoriser des hausses de quotas inconsidérées », selon un diplomate européen.
Le ministre italien Mario Catania préfère lui aussi « être prudent ». En effet, « une augmentation modérée profiterait avant tout à d’autres pays, elle n’aurait pas de retombées pour les pêcheurs européens » du fait des règles internes de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA), a-t-il relevé.
Les Espagnols ont une importante industrie de transformation qui ne se fournit pas exclusivement auprès des pêcheurs de l’UE, mais aussi des autres pays riverains de la Méditerranée, relève un diplomate européen.
La CICTA, chargée de gérer les conditions de pêche, doit fixer les quotas du 12 au 19 novembre à Agadir (Maroc).
Début octobre, les organisations de protection de l’environnement WWF et Pew ont annoncé que les scientifiques de la CICTA chargés d’évaluer l’évolution des populations de thons rouges dans l’Atlantique nord et la Méditerranée avaient bien constaté un redressement des populations de poissons, mais qu’ils recommandaient le maintien des quotas actuels de pêche.
Selon les ONG, s’appuyant sur des documents de la réunion, les scientifiques restent très prudents sur la « vitesse et l’ampleur » de cette hausse.