Méditerranée: Ankara exige des excuses de Paris pour de « fausses » accusations

« Nous attendons de la France qu’elle s’excuse, qu’elle s’excuse inconditionnellement », a fait valoir lors d’une conférence de presse le chef de la diplomatie turque en déplacement à Berlin.

« Il n’est pas acceptable que la France se prête à de fausses affirmations et agisse contre la Turquie », a-t-il ajouté après que Paris a accusé Ankara d’avoir visé une de ses frégates lors d’un contrôle de navires en Méditerranée.

« Nous devons être honnêtes: la France ne dit pas la vérité à l’Union européenne et à l’Otan », a-t-il poursuivi lors de cette conférence de presse avec son homologue allemand, Heiko Maas.

« Il n’est pas vrai que nos bateaux ont lancé un avertissement » à une frégate française, selon lui.

« Nous veillons scrupuleusement à ce que la vérité apparaisse au grand jour », a souligné M. Cavusoglu.

Paris accuse Ankara d’avoir visé une de ses frégates lors d’un contrôle de navires soupçonnés de violer l’embargo sur les armes à destination de la Libye.

Conséquence de cet incident: la France s’est retirée temporairement mercredi de l’opération de sécurité maritime de l’Otan en Méditerranée, espérant obtenir un soutien plus franc de l’Alliance dans ses frictions avec Ankara qui se multiplient dangereusement.

De son côté le ministère francais des Affaires étrangères a fait une « mise au point » auprès de l’ambassadeur de Turquie en France, Ismail Hakki Musa, qui a affirmé mercredi que l’enquête de l’Otan sur cet incident n’était pas « concluante » pour la France et a démonté point par point la version française des faits.

Paris a déploré « des omissions et des informations inexactes et biaisées » de l’ambassadeur, selon la porte-parole du Quai d’Orsay, Agnès von der Mühll.

« Nous avons tenu à marquer à nouveau le caractère inacceptable du comportement turc », a-t-elle ajouté, en référence à l’incident.

Les relations entre Paris et Ankara sont fortement tendues, notamment sur le dossier de la crise libyenne.

La France accuse la Turquie de violer l’embargo sur les armes à destination de la Libye.

Le président français Emmanuel Macron a même jugé lundi que la Turquie avait une « responsabilité historique et criminelle » dans ce conflit, en tant que pays qui « prétend être membre de l’Otan ».

A Berlin, Mevlüt Cavusoglu a accusé en retour la France d’envoyer des armes aux forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye en lutte cotre le gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli qu’Ankara soutient.

A la demande de la France, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se réuniront le 13 juillet pour débattre de la Turquie.

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