« Les premiers constats de l’expédition sont édifiants », a assuré Gaby Gorsky, directeur scientifique de l’expédition qui a démarré en mai, dans une communication à l’AFP.
« A chaque relevé de filet, il a été prélevé des échantillons de plastique ou de microplastique, et ce dans toute la Méditerranée », a précisé Stéphane Bruzaud, de l’Université de Bretagne Sud, soulignant des concentrations plus importantes dans les eaux de certains pays, ainsi qu’à proximité des grandes villes, ports et zones touristiques.
Reste que des « concentrations non négligeables » ont également été observées en haute mer, bien qu’on pourrait penser que les microplastiques y soient plus dispersés, a ajouté le Pr Bruzaud, interrogé par l’AFP.
Lors de l’expédition – la dixième pour Tara depuis 2003 -, à laquelle ont participé 14 laboratoires, quelque 2.300 échantillons ont été prélevés lors de 350 traits de filets, tant au large que près des côtes, des embouchures de rivières ou des ports.
La composition chimique du plastique collecté sera étudiée, tout comme l’interaction entre le zooplancton, base de la chaîne alimentaire marine, et le plastique. Les premiers résultats devraient être connus à partir du printemps.
L’expédition comportait un volet scientifique, mais également un volet de sensibilisation du public aux enjeux environnementaux. Ainsi, quelque 12.000 personnes et scolaires ont été accueillies à bord de la goélette à l’occasion d’escales dans 13 pays du pourtour méditerranéen.
Après avoir parcouru 15.000 km (8.000 milles nautiques), le voilier est attendu dans l’après-midi à Lorient. Il y sera accueilli par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, à l’occasion du premier jour de la semaine européenne de réduction des déchets.
En novembre et décembre 2015, le voilier se rendra à Paris à l’occasion de la conférence mondiale sur le climat. Avant cela, Tara se déplacera, à partir de mars, dans plusieurs villes de France pour sensibiliser le grand public aux questions liées au climat.