Les migrants -54 selon Mediterranea, 55 selon le communiqué maltais- seront accueillis à La Valette. En contrepartie, « l’Italie accueillera 55 migrants de Malte », a ajouté le communiqué, alors que les arrivées dans le tout petit pays méditerranéen ont bondi cette année.
Cet accord entre Rome et La Valette ne préjuge en rien des responsabilités dans l’opération de sauvetage menée par Mediterranea, « mais s’inscrit dans une initiative qui promeut un esprit européen de coopération et de bonne volonté entre Malte et l’Italie », a précisé le communiqué maltais.
Le voilier, affrété par le collectif italien de gauche et d’extrême gauche Mediterranea, a secouru les migrants jeudi après-midi, devançant une vedette des garde-côtes libyens envoyée par Tripoli, et se trouve actuelle devant Lampedusa, escorté par le navire humanitaire espagnol Open Arms.
M. Salvini, ministre italien de l’Intérieur, avait signé dans la soirée un décret lui interdisant de pénétrer dans les eaux italiennes, en vertu d’un décret-loi entré en vigueur début juin pour lutter contre les ONG de secours en mer qu’il considère comme complices des passeurs.
« Le décret est illégitime, parce qu’il ne peut pas s’appliquer à un navire qui a effectué une opération de secours pour sauver des vies en mer », a réagi Mediterranea sur les réseaux sociaux, reprenant les termes utilisés mardi par la juge ayant invalidé l’arrestation de Carola Rackete, la capitaine du Sea-Watch qui avait volontairement ignoré un décret similaire.
Le collectif avait accueilli favorablement une proposition de débarquer les migrants à Malte, tout en précisant que le voilier de 18 mètres n’était pas en mesure de parcourir les 100 milles nautiques le séparant de Malte avec une cinquantaine de personnes à bord.
« Mais basta ! » (Ca suffit), a tonné M. Salvini vendredi matin à la radio. Si le « navire gauchiste » ne prend pas la direction de Malte, « il est clair que ce sera le énième acte de désobéissance, de violence et de piraterie. Moi je ne cède pas ».
Malgré cette fermeté affichée, 69 migrants ont débarqué ces dernières 24 heures à Lampedusa, ont rapporté les médias italiens: 55 jeudi après avoir été secourus par des vedettes de la police et des garde-côtes italiens et 14 autres, parmi lesquels deux femmes et quatre enfants, arrivés directement en barque vers minuit dans le petit port.