Naufrage de migrants en Méditerranée: plus de 300 Maliens et Sénégalais ont péri (gouvernements)

Neuf jours après cette tragédie, le gouvernement du Sénégal a annoncé lundi la mise en place d’une cellule de crise dotée d’un numéro vert pour informer les proches des disparus.

« Plus de 200 Sénégalais ont péri » dans le naufrage du 19 avril, a déclaré à l’AFP Sorry Kaba, directeur des Sénégalais de l’Extérieur au ministère des Affaires étrangères, expliquant se fonder « sur des témoignages de rescapés et sur (des chiffres fournis par) l’association des Sénégalais en Libye ».

« C’est une question d’intérêt national. Les réseaux (de passeurs) s’organisent depuis le Sénégal. Ces jeunes qui embarquent, ce sont leurs familles restées au Sénégal qui paient le prix de leur transport », a dit M. Kaba.

Le ministère des Maliens de l’Extérieur a affirmé de son côté dans un communiqué que le bilan des Maliens ayant péri dans le naufrage du 19 avril était « passé aujourd’hui 28 avril à 156 personnes identifiées noyées », sans indiquer comment ce décompte a été établi.

« La plupart des victimes sont originaires de la région de Kayes », zone de forte émigration dans l’ouest du pays, près de la frontière sénégalaise, souligne le ministère.

La plupart des disparus sénégalais proviennent également des environs de la frontière entre les deux pays, selon des informations recueillies par les médias locaux.

« 17 morts pour Goudiry », titrait lundi le journal Le Quotidien, citant un responsable des jeunes de ce département de l’est du pays, une des principales zones de départ.

« Une cellule de crise a été mise en place pour suivre l’évolution de la situation en collaboration avec le comité international de la Croix-Rouge et l’Office des migrations internationales », a annoncé dans un communiqué le secrétariat d’Etat aux Sénégalais de l’Extérieur.

Les proches « sont priés de se rapprocher des autorités pour transmettre les filiations des personnes qui pourraient être concernées », selon le texte, qui ne fournit pas de bilan.

Profitant du chaos en Libye depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, des réseaux de passeurs se sont organisés pour faire traverser la Méditerranée à des migrants cherchant à rejoindre clandestinement l’Europe, en particulier l’Italie, à bord bien souvent de navires vétustes et surchargés.

Le mois d’avril a été particulièrement meurtrier, le naufrage du chalutier s’étant produit après la disparition en Méditerranée de quelque 450 autres migrants la semaine précédente.

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