Lors d’un premier procès, en janvier 2013, le second, Aziz Mirzoyev, de nationalité azerbaïdjanaise, avait été condamné à trois ans de prison. Absent des audiences, il avait fait opposition à ce jugement, conduisant à ce nouveau procès.
Dans la nuit du 16 au 17 août 2007, le caseyeur breton et l’Ocean Jasper, navire battant pavillon des îles Kiribati, étaient entrés en collision au nord de l’île d’Ouessant (Finistère), dans les eaux internationales. Malgré un trou dans sa coque, que l’équipage s’était empressé de colmater, le cargo avait poursuivi sa route sans prévenir les secours.
Le patron du Sokalique, Bernard Jobard, avait péri noyé. Les six autres marins du navire de pêche avaient pu être secourus.
« Depuis dix ans, notre vie a été anéantie, on a pris la perpétuité, en tant que marins, je ne comprends pas pourquoi le cargo a pris la fuite, chez nous la solidarité en mer a un sens, un accident ça arrive, mais ne pas porter secours à des naufragés, ça ne se fait pas », a déclaré Yvette Jobard, la veuve du patron du Sokalique.
Interrogé par le président, Aziz Mirzoyev, a rejeté la responsabilité de l’omission de porter secours sur le capitaine. « C’est lui qui devait donner des ordres », a-t-il dit.
« Ce n’est pas un voyou », a dit l’avocat du prévenu, Me Ronan Appéré. « C’était le second, il n’avait pas le pouvoir de faire demi-tour », a-t-il ajouté.
Le procès doit durer au moins jusqu’à jeudi. Seize témoins et trois experts doivent être entendus.
Lors du premier procès, en janvier 2013, le tribunal correctionnel de Brest avait aussi condamné le capitaine, à quatre de prison. Absents lors du procès, le capitaine et son second étaient visés par un mandat d’arrêt international.
Interpellé en Géorgie le 19 juillet 2016, Aziz Mirzoyev avait été extradé et emprisonné à la maison d’arrêt de Brest.