Navire intercepté dans le Golfe: une affaire financière (plaignant iranien)

« Malheureusement, certains cherchent à exploiter politiquement cette affaire mais la réalité se limite seulement aux dommages que Maersk nous a fait subir », a déclaré M. Jahanian qui s’exprime pour la première fois depuis le début de l’affaire.

L’Iran a arraisonné mardi près du détroit d’Ormuz le Maersk Tigris, un porte-conteneurs aux couleurs du géant danois du transport maritime Maersk et battant pavillon des îles Marshall. Le groupe danois demande à l’Iran la libération des 24 membres d’équipage.

Alors que le Golfe connaît de vives tensions avec les frappes aériennes menées depuis fin mars par une coalition arabe sur le Yémen, en proie à une insurrection des rebelles chiites soutenus par l’Iran, plusieurs responsables politiques iraniens ont répété ces derniers jours que cette affaire était purement commerciale.

Jeudi, le Pentagone a annoncé que des navires de combat accompagnaient désormais les bateaux américains dans le Golfe.

« Maersk Tigris qui était près du détroit d’Ormuz a demandé l’aide d’un porte-avion américain (…) Un bateau et des chasseurs américains se sont dirigés vers le navire, mais notre marine a réussi à le diriger vers le port de Bandar Abbas », a déclaré M. Jahanian, qui dirige la société Pars Talayieh Oil Product.

Il a ajouté le navire se trouvait « dans les eaux iraniennes » lorsqu’il a été intercepté.

M. Jahanian a confirmé que le litige entre sa société et Maersk remontait au début des années 2000 et concernait « des conteneurs envoyés au port de Jebel Ali (aux Emirats arabes unis, ndlr) et jamais remis au client », estimant les dommages subis par sa société à environ 10 millions de dollars.

« Les conteneurs n’avaient jamais été récupérés par le destinataire ni personne d’autre. Après 90 jours et conformément à la loi (…), la cargaison avait été détruite », a justifié Maersk.

M. Jahanian a demandé à la société Maersk de « payer les dommages subis » par sa société.

« Si Maersk paie ce que nous lui réclamons, le navire sera libéré, sinon les biens ou le bâtiment lui-même seront vendus aux enchères », a ajouté M. Jahanian, qui a souligné que sa compagnie est « privée ».

Il a précisé que sa société exportait des produits pétroliers raffinés vers les pays arabes du Golfe et les pays asiatiques.

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