« Tous les grands projets donnent lieu à débat. Sur ce dossier que l’État soutient et que pilote le ministre des Transports, je suis confiant », explique Jean-Marc Ayrault, qui s’est beaucoup engagé en faveur de ce projet de transfert de l’aéroport de Nantes, actuellement situé au sud de l’agglomération, à Notre-Dame-des-Landes à une quinzaine de kilomètres au nord, lorsqu’il était maire de la ville, jusqu’en 2012 et sa nomination à Matignon.
Comme on lui demandait s’il doutait de l’issue du projet, il a répondu: « non ».
« J’ai mis en place une commission du dialogue. Elle a rendu son rapport et rappelé la pertinence du projet. Elle a aussi demandé des études complémentaires. Elles doivent être menées en toute transparence », ajoute-t-il.
Sur la loi sur l’eau, « le préfet prépare un arrêté. Il sera soumis aux experts scientifiques. Un travail est mené pour préserver davantage de terres agricoles et améliorer les compensations environnementales ».
Néanmoins Jean-Marc Ayrault se refuse à donner une date pour la réalisation du projet, dont les travaux préalables devaient initialement débuter en 2013 tandis que ceux de l’aéroport à proprement parler étaient prévus pour le printemps 2014.
« Laissons les études s’achever: c’est une question de mois », indique seulement M. Ayrault.
« Préparons d’abord soigneusement l’arrêté loi sur l’eau. Il faut garder son cap et avancer de façon pédagogique. Je ne peux promettre que tout le monde deviendra pro-aéroport. Mais je souhaite que tout se passe dans un esprit de sérénité », ajoute-t-il.
A l’automne 2012, quelques semaines avant le début, initialement prévu en janvier 2013, du défrichage de la zone d’aménagement différé (Zad) dédiée au futur aéroport dont la concession a été confiée au groupe Vinci, d’intenses affrontements avaient opposé un millier de gendarmes à plusieurs centaines d’anticapitalistes installés sur place pour s’opposer au projet. Pour calmer la situation, le gouvernement a alors décidé de suspendre le début des travaux et mis en place la commission du dialogue, qui a recommandé en avril 2013 des études complémentaires et l’amélioration du projet sur le plan environnemental.
Initialement, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, soutenu par l’Etat et les collectivités locales concernées, prévoyait une inauguration en 2017.
La zone dédiée au projet est toujours occupée par des opposants.