« Heureusement les membres de l’équipage indien n’ont pas été blessés et, selon eux, le bateau a subi des dégâts limités », a indiqué l’armateur norvégien Inventor Chemical Tankers dans un communiqué.
Plus tôt dans la journée, le géant britannique des hydrocarbures BP avait annoncé suspendre tout transit en mer Rouge à cause des attaques à répétition.
En fin de semaine dernière, le danois Maersk, l’allemand Hapag-Lloyd, le français CMA CGM et l’italo-suisse MSC avaient fait savoir ces derniers jours que leurs navires n’emprunteraient plus la mer Rouge « jusqu’à nouvel ordre », au moins jusqu’à lundi ou jusqu’à ce que le passage « soit sûr ».
Ces dernières semaines, les rebelles yéménites, proches de l’Iran, ont multiplié les attaques près du détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l’Afrique, et par lequel transite 40% du commerce mondial.
Les Houthis ont prévenu qu’ils viseraient des navires naviguant au large des côtes du Yémen ayant des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.
Plusieurs missiles et drones ont été abattus par des navires de guerre qui patrouillent dans la zone.
La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna en visite en Israël a déclaré dimanche que ces attaques « ne peuvent rester sans réponse ».
La mer Rouge est une « autoroute de la mer » reliant la Méditerranée à l’océan Indien, et donc l’Europe à l’Asie. Environ 20.000 navires transitent chaque année par le canal de Suez, porte d’entrée et de sortie des navires passant par la mer Rouge.
– « Aucun lien avec Israël » –
« Le bateau n’a aucun lien avec Israël que ce soit du côté de son propriétaire (norvégien) que de la gestion technique (singapourien) ou de son chargement », a souligné Inventor Chemical Tankers, précisant que le tanker qui se rendait de France métropolitaine à la Réunion.
Plus tôt dans la matinée, deux agences de sécurité maritime avaient rapporté l’existence d’une explosion au large des côtes du Yémen, le dernier d’une longue liste dans la région.
Cet incident coïncide avec une visite dans la région du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, consacrée notamment à la sécurité maritime.
Arrivé lundi à Bahreïn, il doit discuter des « efforts déployés par les Etats-Unis pour réunir des coalitions multilatérales, afin de répondre aux agressions en mer qui menacent le transport maritime et l’économie mondiale », selon un communiqué du ministère américain de la Défense publié ce weekend.
Le M/T Swan Atlantic est désormais sous la protection de la marine américaine.
S’ils ne transitent plus par le canal de Suez et la mer Rouge, les navires doivent contourner l’Afrique et passer par le Cap de Bonne-Espérance, ce qui va considérablement rallonger les trajets.
Pour relier Rotterdam à Singapour, le détour rallonge le voyage de 40%, passant d’à peu près 8.400 milles marins (15.550 km) à 11.720 milles (21.700 km), selon le cabinet S&P Global.
Plusieurs navires, notamment de Maersk et de MSC, ont déjà emprunté ce chemin ces derniers jours, détaille le cabinet.
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