La Première ministre Elisabeth Borne avait lancé le Ciom en juillet afin de mettre en oeuvre « une série de mesures pour améliorer concrètement la vie des citoyens des Outre-mer ».
« Dix mesures sont déjà effectives et quinze sont en cours de finalisation » concernant tous les domaines de la vie pratique des habitants, parmi les 72 mesures qui avaient été présentées, s’est félicité le ministère des Outre-mer.
Parmi ces mesures on trouve des aides aux TPE-PME (très petites, petites et moyennes entreprises), aux plans de souveraineté alimentaire ou à la politique urbaine des collectivités, ou encore la création d’une task force pour donner aux agriculteurs ultramarins des moyens de protection adaptés contre les parasites et les maladies propres au milieu tropical.
Mais ce sont les sujets encore en chantier qui ont animé cette série de réunions, le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier et des membres des cabinets d’autres ministères passant deux heures avec les élus de chaque territoire.
« Je suis très heureux de ce très bel échange », a ajouté M. Vigier à l’issue de la dernière réunion avec les élus de la Guadeloupe, évoquant les huit tables rondes.
Tout en regrettant le peu de temps imparti, la plupart des élus ont fait acte de présence.
« On ne peut pas être absent si on veut construire », a déclaré la sénatrice PS de Martinique, Catherine Conconne. La parlementaire, qui avait rendu en mars un rapport soulignant le caractère « inéquitable » de la continuité territoriale (principe de service public assurant la cohésion entre les différents territoires) dans les outre-mer s’est félicitée qu’il y ait « sept préconisations sur douze » de son rapport « retenues » dans le Ciom.
De son côté le président du conseil exécutif de Martinique, Serge Letchimy, avait indiqué dès jeudi matin dans un communiqué qu’il ne participerait pas à cette réunion « convoquée » par Philippe Vigier, « organisée autour d’une méthode infantilisante », selon lui.
« Ce n’est pas une méthode infantilisante que de proposer à un président de collectivité que de faire de la co-construction et de lui demander comment faire en sorte que les mesures dont vous avez l’ambition, on puisse les faire. D’ailleurs son directeur général des services était là », a rétorqué Philippe Vigier, lors d’un point presse au ministère.
A propos de la table-ronde avec les élus de Mayotte, le ministre a ainsi évoqué « des échanges constructifs sur les mesures du Ciom et nécessairement sur la crise de l’eau ».
Le sénateur RDPI de Mayotte, Saïd Omar Oili, a cependant fait remarquer n’avoir « pas vu le budget qu’il faut pour Mayotte en tenant compte de cette réalité démographique qui ne fait qu’exploser ». « Trouvons des solutions d’abord sur la démographie et à partir de là on peut mettre en place toutes les politiques », a dit le parlementaire, le 101e département français étant en butte à une crise migratoire, à partir notamment des Comores voisines.