L’île a annoncé mardi un renforcement de ses mesures de sécurité à la suite de l’incident, évoquant une atteinte à la « sécurité nationale » possiblement orchestrée par Pékin.
Le Bureau des affaires taïwanaises (TAO) à Pékin a toutefois assuré mercredi que l’homme avait agi « de son propre chef » et que les autorités de Taipei n’avaient « pas lieu de s’alarmer comme ça ».
« Nous le punirons conformément à la loi quand il reviendra en métropole », a souligné son porte-parole, Chen Binhua.
Les tensions dans le détroit de Taïwan se sont accrues depuis l’investiture, le 20 mai, du nouveau président taïwanais Lai Ching-te. Pékin martèle que l’île fait partie de son territoire et menace de la reconquérir par la force si nécessaire.
Les garde-côtes taïwanais ont interpellé l’homme dimanche après une collision entre son bateau et d’autres embarcations sur la rivière Tamsui, qui relie la capitale Taipei à la côte nord de l’île.
Âgé de 60 ans, il a déclaré aux garde-côtes qu’il voulait « faire défection », selon l’agence semi-officielle Central News Agency.
Selon la ministre taïwanaise des Affaires maritimes, Kuan Bi-ling, l’homme est un ancien capitaine de la marine chinoise et une enquête a été ouverte sur ses motivations.
Taïwan est constamment sur ses gardes pour repérer de potentiels espions chinois ou des manoeuvres destinées à tester ses défenses.
Mercredi, le chef du Bureau national de sécurité taïwanais, Tsai Ming-yen, a estimé devant le Parlement que l’incident pouvait relever d’une opération dite de « zone grise », terme désignant un agissement hostile n’allant pas jusqu’à un acte de guerre.
Les garde-côtes taïwanais ont indiqué que 10 de leurs personnels ont été sanctionnés pour n’avoir pas intercepté le bateau.